samedi 22 février 2014

Le salon de coiffure, un sujet épi(neux) tiré par les cheveux

L’arrivée au salon de coiffure est toujours un grand moment de solitude. Ne croyez pas qu’en franchissant la porte du salon, vous allez être accueilli(e) et pris(e) en charge ; c’est généralement tout le contraire ; vous faîtes l’objet de plusieurs paires d’yeux des clients et des coiffeuses qui vous scrutent via les glaces miroirs ; afin de vous rassurer, vous cherchez du regard votre coiffeuse attitrée qui sera sans doute la première à vous adresser un "Bonjour Madame STESER" : ça y est la glace est rompue (si j'puis dire), les autres coiffeuses sont rassurées de vous savoir prise en charge, et les clientes habituées du salon, vous adressent à présent un sourire : ça va, vous êtes une habituée.
Et oui, le salon de coiffure est un véritable cercle fermé et s’y faire sa place nécessite bien une demie douzaine de coupes brushing ou de couleurs anti gris.
Mais revenons à votre entrée dans le salon : on vous a salué(e), souri(e) mais vous êtes toujours laissé(e) à votre sort : c’est une sorte de règle : la prise en charge de la cliente se fait au moment du shampoing ; avant vous n’êtes qu’un cheveu supplémentaire qu’il faudra traiter ; au mieux vous aurez le droit à un : "Je vous laisse vous installer Madame Tiniace" ; au pire , à vous de vous imposer en vous débarrassant de votre manteau et en partant en quête d’une place assise ; le salon étant toujours bondé, force est de constater que l’unique place restante est soit le fauteuil à shampoing dont la cuvette vous empêche de vous adosser complètement, soit le siège à grand-mère à savoir, à casque chauffant intégré qui vous donne le torticolis.
Qui dit rendez-vous chez le coiffeur, dit forcément un bon quart d’heure d’attente qui laisse au client tout le loisir d’observer l’activité du salon ; et ce n’est pas parce que l’on vous aura fourgué le dernier Paris Match (généralement il a déjà été pris d’assaut et vous vous retrouvez avec celui du mois dernier) que votre attention ne sera altérée par la vie du salon, ses morceaux de conversations, les déplacement incessants, les entrées, les sorties …
Tenez par exemple, assise dans votre fauteuil, alors que vous êtes en train de lire un article ô combien passionnant sur les frasques de notre président, un jeune garçon vient de franchir le pas de la porte. Vous faites à présent partie de ses innombrables paires d’yeux qui détaillent du cheveux au pied ce nouvel arrivant ; c’est la première fois qu’il vient, ça se sent tout de suite ; il est là raide comme un piquet, attendant désespérément que quelqu’un vienne à son secours. Vous êtes vous-même gênée pour lui, vous êtes passée par là mais en même temps un tantinet amusée ; c’est la patronne qui s’y colle et ça n’a pas l’air de la ravir et ce, pour deux raisons : la première, c’est un homme ; oui d’accord le salon est mixte mais bon, l’homme n’est quand même pas le cœur de cible ; la deuxième c’est qu’il va pas rapporter beaucoup de pognon celui là ; un bon coup de rasoir et le tour sera joué.
Lui : "Bonjour je viens pour une coupe."
Elle : "Vous aviez rendez-vous ?" Elle sait pertinemment qu’il n’a pas rendez-vous mais a décidé de le mettre mal à l’aise jusqu’au bout.
Lui : "Non, c’est ma maman, Madame De Brise Burne qui m’a conseillé de venir vous voir et qui m’a dit que vous pourriez sans doute me faire passer entre deux clientes."
Et là comme par enchantement, le visage "de glace" de la tenancière se déride et laisse apparaître une sourire digne de Denise FABRE.
Elle : "Oh mais vous devez être Grégoire !! Votre maman nous a tellement parlé de vous : Josiane, quand tu auras fini avec Madame Blondace, tu f'ras le shampoing de Monsieur De Brise Burne ; je m’en occuperais après. Allez vous asseoir, au fond ; on va s’occuper de vous." Et oui, c’est que Madame De Brise Burne, ça n’est pas n’importe quelle cliente : c’est une "aficionada" ; vous en connaissez beaucoup des clientes qui viennent tous les deux jours minimum pour le moindre "épitête" ou racine blanche apparente ?
Et le reste du personnel dans tout cela, parce qu'il y a toujours les autres membres :
- Les autres coiffeuses qui font généralement semblant de bien s'entendre entre elles mais qui s'en collent plein la tronche dès que l'une ou l'autre est absente : "Non mais t'as vu comment elle a nettoyé le bac ??!! y a encore plein de teinture , c'est ni fait ni à faire !!"
- Les apprenties qui rient bêtement entre elles, sont là par obligation et ça se voit comme un cheveu dans une soupe, vous mettent de l'eau dans les oreilles en vous rinçant à l'eau froide et vous massent le cuir chevelu comme un DJ mixant sur sa platine.
- La stagiaire un peu godiche qui ne fait que balayer les cheveux.
Et pourquoi faut-il que la coiffeuse vous parle de tout et de rien pendant qu'elle vous "coupe"?!! 
-"Alors, bientôt les vacances ?" ou "Et le p'tit dernier ça lui fait quel âge ? 6 ans ?!!! Rrrrrrrrrrrrrrro ça passe à une vitesse !" (petit mouvement du poignet rotatif pour souligner son effet) ; sinon il y a aussi le grand classique du "Allez Madame STESER, je vais vous faire un peu travailler." Plus rare mais c'est du vécu, je n'invente RIEN, la coiffeuse qui vous raconte sa vie, ses soucis ses emmerdes : 
-"Depuis que mon frère s'est suicidé, je ne vois plus mes neveux... Oh oui je prends des cachets, c'est quand même moi qui l'ai trouvé...
"...J'ai vendu ma maison bien en de-ça du marché, le lendemain de la vente j'avais une proposition de 50 000 euros plus élevée..."
"...A Noël j'avais super mal au bras ; je pensais avoir une tendinite ; j'ai fait une embolie pulmonaire..."
"...Quand mon fils avait six mois, nous étions en voiture avec son père ; nous avons eu un accident. On venait d'acheter la voiture . Elle avait un défaut de fabrication mais ils ont dit que ce n'était pas cela qui avait provoqué l'accident. Mon fils a perdu un oeil ; depuis il a un oeil de verre et moi je ne vois que ça. De toute façon dès qu'il y a une couille, elle est pour moi. Je pourrais écrire un bouquin !"
Moi : "Ah ça oui vous avez la matière..."
Et vous, vous êtes là à écouter et vous dire mais au lieu de parler, coupe bordel !!! Parce que quand la coiffeuse parle, dans 90% des cas, elle s'arrête et vous regarde dans la glace ou alors elle coupe mais pas du tout concentrée et vous vous retrouvez avec une coupe à la Mireille MATHIEU alors que vous exécrez les franges !!!
Une solution radicale est de bien faire comprendre dès le départ qu'on a envie d'être tranquille, donc on se plonge dans un magazine mais ça, la coiffeuse, elle n'aime pas et elle va tout faire pour vous le faire remarquer : deux solutions, soit elle se met à fredonner l'air qui passe en fond musical (et la coiffeuse n'est que très rarement chanteuse...), soit avec ses deux mains, elle va procéder à un réajustement de votre tête en relevant ou en baissant votre nuque de telle manière à ce que vous ne puissiez plus lire ou que vous décidiez d'abandonner votre lecture tellement votre posture n'est pas confort...

N'empêche que j'adore aller chez le coiffeur, me poser et écouter les tranches de vie des autres clients. Nombreuses sont celles qui se confient, s'épanchent, demandent des conseils ; c'est un délice pour les oreilles, ça vide la tête. A croire que certaine prennent leur coiffeuses pour des psys. Mais quel est donc leur secret professionnel ? Peut-être celui justement de n'avoir jamais aucun secret pour leurs clientes ; on est bien loin du principe de discrétion prôné dans serment d'Hypocrate et plutôt proche du serment d'hypocrite mais c'est pas grave, on est bien, on pense à rien, on s'laisse aller ; sans doute un des rares moments de détente pour les mamans que nous sommes et qui passent leur temps à, comme qui dirait, se faire des cheveux blancs pour leurs enfants...La boucle est bouclée.

dimanche 9 février 2014

Réflexions cinématographiques de haute volée !

On ne peut pas dire que je sois une cinéphile acharnée ; j'aime aller au cinéma comme tout le monde et pour tout dire, je n'y vais que très rarement depuis la naissance de Watson, comme si le temps des loisirs personnels s'était étriqué. L'autre vraie raison, c'est que les goûts de mon mari Sherlock sont particulièrement précis dans le domaine du 7ème art et ne laissent aucune place à la médiocrité, aux sentiments méli-mélo, aux histoires sans pétards.
Et pourtant quoi de plus envoûtant qu'un bon OUT OF AFRICA ?!!! Laquelle d'entre nous n'a jamais rêvé de se faire rincer les cheveux au bord d'une rivière par Robert dont le charme réside non pas dans son prénom un tantinet BIDOCHON mais dans la doublure française de sa voix, dans son physique anguleux et son regard intense ?
C'est dingue, lorsqu'il fait couler l'eau du pichet (le terme pichet gâche un peu la description de la scène j'en conviens, on peut dire cruche si vous préférez), donc lorsqu'il fait délicatement couler l'eau sur les cheveux de Meryl, on y est à sa place !!! on sent le bien être que ce rafraîchissement lui procure, surtout après une journée BANALE, à gambader dans la brousse, faire écouter du Mozart à des singes, se faire une virée en avion privatisé et manger dans des couverts en porcelaine en plein milieu de la savane, en buvant du bon vin.
Ahhh comme j'aurais aimé être cette Meryl STREEP durant cette période coloniale : j'aime le raffinement à l'anglaise qu'elle dégage, sa force de caractère, son dévouement aux autres, sa superbe maison coloniale, pardon sa Ferme dans laquelle on pourrait s'installer du jour au lendemain ; bein oui, des fermes comme ça, c'est sûr que ça fait davantage rêver que la plupart de celles que l'on peut voir dans L'AMOUR EST DANS LE PRÉ...
Y en une autre de ferme qui me tenterait bien aussi, c'est celle dans L'HOMME QUI MURMURAIT A L'OREILLE DES CHEVAUX : encore Robert !!! Avec Kristin SCOTT THOMAS cette fois-ci et cette Kristin, il paraît que je lui ressemble ou plutôt qu'elle ME ressemble ; si c'est pas de la chance ça, ressembler à Charlie STESER, trop d'la balle !
N'empêche que là encore, ce film est une pure merveille de beaux sentiments, de grands espaces et d'une scène TORRRRRIDE : la scène du slow, oui la scène du slow où les corps se rapprochent tellement, que l'on ne pourrait même pas y glisser une feuille de papier aluminium (et oui n'oubliez pas je suis une ménagère typique). Que celle qui n'a jamais été chatouillée par cette scène se dénonce !!!
Dans l'genre bon film "girly", y a également PRETTY WOMAN même si Julia n'est pas si pretty que ça . Pourtant elle semble constituer un vrai fantasme masculin ; faut qu'on m'explique, ok elle est grande, a des mensurations correctes (en toute objectivité) et n'est pas désagréable à regarder ; mais faut pas qu'elle marche !! Par pitié Messieurs les réalisateurs, NE LA FILMEZ PAS EN TRAIN DE MARCHER ! on dirait un pur cow-boy ! Dans PRETTY WOMAN, je croyais qu'elle faisait exprès, que ça faisait partie de son personnage mais c'est pareil dans les pubs LANCÔME !!! Elle a beau avoir des robes à paillettes en or massif, du mascara intégré à ses yeux et une bouche avantageuse (pour rester polie), elle marche comme un véritable camionneur !!! Alors ok elle est plutôt bien gaulée, a un physique avantageux mais elle n'a aucune classe ! L'allure prime sur la beauté ; c'est pas moi qui le dit, c'est mon mari ; en tout cas c'est ce qu'il me disait il y a une bonne dizaine d'années. Tiens c'est marrant il ne me le dit plus ?! Mais ça c'est un autre sujet...

Bon en gros, j'aime les films pleins de bons sentiments qui font pleurer sa race et j'ai pas l'impression que ça s'arrange avec l'âge !!!