mardi 30 janvier 2018

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #44




Lundi : CHERCHEZ L’ERREUR
Mail de collègue : "vous trouverez ci-joint un tableau qui répertorise les salles disponibles !"
Mardi : REWIND
Le saviez-vous ? Ce mot qui signifie en anglais "rembobiner" veut également dire par extension, qu’on se reprend une petite dose de vent dans la tronche au cas où on aurait cru que tout était fini #autantenemporteleventdanstaface
Mercredi : CHERCHEZ L’ERREUR 2
Collègue (un autre sinon ce s’rait pas drôle) : "j’ai eu une réunion sur le terrain et elle a été très instructrice."
Jeudi : PETIT BONHEUR DU MATIN
Dans la série effluves irresistibles, celle des pains au chocolat qui viennent tout juste de sortir du four de la Brioche Dorée, dans la station des Halles et qui te font accélérer le pas encore plus vite pour  ne pas succomber.
Vendredi : CHERCHEZ l’ERREUR 3
Consultant au cours d’une présentation : "s’il y a un point à retenir c’est celui-là ; il est trosimportant."
Samedi : CHERCHEZ L’ERREUR 4
Watson du fin fond des toilettes : "Est-ce que quelqu’un aurait l’amablesse  de m’apporter du papier ?"
Dimanche : ATMOSPHERE, ATMOSPHERE…
Aujourd’hui pour changer, il fait gris. Mais l’ambiance lectures, thé, canapé à la lueur d’une bougie, c’est pas désagréable, d’où d’ailleurs la célèbre citation : "La bougie adoucit l’humeur". Désolée.

samedi 27 janvier 2018

Parenthèse iodée



Ile d'Yeu-chateau-Sabias
Photo Rodrigue Laurent Photographie (Facebook et Instagram)



Je ne sais pas vous mais ce vent impertinent et cette grisaille pleurnicharde qui nous poursuivent depuis plusieurs semaines, commencent sérieusement à attaquer mes cellules de bonne humeur, voire de félicité.
Alors, pour rester dans le positif, j’imagine et visualise le spectacle maritime que cette météo capricieuse a malgré tout, le don de provoquer. Merci d’ailleurs Rodrigue Laurent pour vos photos et films sur Facebook qui sont des trésors de lumière et ont nourri mon inspiration.
Je vous propose une parenthèse iodée, qui je l’espère, vous permettra de vous évader, de respirer la mer, d’imaginer, visualiser la lumière et les couleurs de l’océan, d’écouter la voix des vagues et peut-être même de ressentir l’air marin.

Depuis toute petite, je suis formatée aux vacances d’été au bord de la mer. Si aujourd’hui une trêve maritime reste non négociable en période estivale dans notre agenda de vacances, je ne suis pas contre non plus, quelques doses d’embruns en hiver, bien au contraire. La mer à cette époque est un véritable antidote, un remède à la déprime.
Quoi de plus vivifiant que de sortir chaudement couvert, se promener sur la côte, les yeux perlés de larmes provoquées par la force du vent. Rien ne sert d’insister, la capuche ne tiendra pas et c’est plutôt une bonne chose car finalement nos cheveux prennent aussi l’air ; le mélange embrun/pluie façonne des coiffures qui ne verraient le jour nulle part ailleurs. Et le goût du sel dans les cheveux a quelque chose de savoureux qui rappelle la baignade.
En lutte contre les rafales, à la limite de vaciller, le son et lumières s’offre à nous qui restons malgré tout debout. Par gros temps, quand le ciel est gris plomb, la palette de couleurs de l’océan évolue plutôt dans des verts un peu passés, délavés, totalement mélangés. Les gouttes de pluies forment, à l’impact de l’océan, une multitude de mini cratères éphémères.
Le blanc des vagues donne à la mer, par endroits au niveau des rochers, des allures de jacuzzi. Près du bord, l’écume blanche légèrement jaunie, s’accumule en paquets, pour à la fin former un tapis inquiétant car par endroit mouvant. La mer est lessivée d’une tempête qui s’achève.
Sur le rivage, la mousse se soulève, vole au vent comme des flocons transgéniques et vient parfois se coller sur la lande détrempée. Semblable au bain moussant, elle ne vivra qu’un bref instant.
Au loin l’océan joue les caméléons et se confond avec le ciel qui a perdu de ses couleurs, en activant le progamme économie d'énergie. Quelques rares intrépides goélands, saoulés par les bourrasques et la pluie en ondées, se laissent planer en toute confiance, à la limite de l’overdose.
Les vagues se succèdent dans leur paradoxe de nonchalance au moment de leur formation, et de violence à l’instant de l’impact.  On attend l’explosion comme un bouquet final.  Et on assiste alors à la transformation d’une vague à la trajectoire horizontale, en un monstre d’écumes aux contours incertains.
Tel un feu d’artifices, les projections retombent en mode ralenti. "Allez encore une dernière et on rentre. Là, regarde celle qui arrive, c’est un mur qui s’approche, elle va faire un carnage."
On veut saisir l’instant, celui où la vague fume, rejette sa "roche liquide", ou prend la forme de pâte de berlingot, cet aspect à la fois lisse et strié.
Et le succès de ce spectacle réside également dans la qualité de la bande son, les grondements de l’océan, les vocalises du vent, lorsque la vague se soulève et qu’elle se brise enfin.
Et puis sans que l'on s’en aperçoive, le ciel change de tableau ; le Peintre ajoute de l’or et quelques espaces bleus. Les nuages récupèrent, reprennent des couleurs grâce aux rayons qui percent. La mer maintenant calmée, se pare de tâches rosées et parfois orangées. Le vent s’en est allé et tout semble apaisé. Sur la plage, la mer est descendue et a repris son rythme…de croisière.  Les vagues se font plus douces et les galets se laissent aller à des discussions endiablées, emportés par la marée.
Au loin, à gauche de la baie, les ruines du château qui paraissaient si sombres, sont à présent éclairées comme le plus prestigieux des monuments historiques, à la différence près que cette lumière idéale provient du ciel et des reflets de l'eau. Et ce qu’il y a de magique, c’est que l’éclairage de ce jour n'aura rien à envier à celui de demain.
Parfois lorsque la nuit tombe, si le ciel reste sombre, la mer se transforme en un vaste réservoir d’encre de chine.
Et puis dans quelques jours, la pleine lune s’invitera. La mer prendra des allures de bracelet argenté dont le métal a été martelé.
Le vent est le styliste de la mer et le ciel son accessoiriste : quand le vent dessine les formes de la robe de l’océan, le ciel lui, se préoccupe de ses couleurs.

Voilà, j’aurais pu vous parler de la mer turquoise et verte des îles caraïbes, celle qui n’a aucune ride et qui finalement peut paraitre insipide. J’ai préféré "la collection d'hiver" et vous plonger dans une mer plus présente, tonifiante et vivante, ce qui, je l'espère, vous a permis de flotter un court instant au travers d’images et de sons bienfaiteurs.


Mer / veilleusement vôtre.

lundi 22 janvier 2018

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #43




Lundi : "BLUE MONDAY"
Félicitations aux médias qui n'ont pas manqué de nous rappeler dès l'aube et tout  au long de la journée, que ce jour était le plus déprimant de l'année, au cas où certains d'entre nous avaient l'intention d'être de bonne humeur...
Mardi : COHÉSION D'EQUIPE HACHiÉE
Aujourd'hui je reçois une invitation pour participer avec collègues, à une soirée de "lancers de haches" (oui oui ça existe : https://www.lescognees.com).Dommage que ma voisine de bureau ne soit pas invitée, j'aurais pu me tromper de cible -cf mots de la Semaine 42-
Mercredi : ÇA FAIT TOUJOURS PLAISIR
Watson :"Tu sais Maman, je crois que j'ai beaucoup de points en communs avec toi.
Moi hyper fière : Ah oui lesquels mon poussin ?
Watson : Bein par exemple je suis vraiment parfois très bête."
Jeudi : FUCK LA GALANTERIE
S'il est un endroit où la galanterie ne trouve pas même un strapontin, c'est dans les transports en commun, où les bonnes manières à la française ne concernent pas la gente masculine. #manspreading, #j'étaislàl'premier, #j'faissemblantdepasvoirquelleestenceinte
Vendredi : BATNA
Prolongation de la période d'essais de ma boulimie sucrée, suite aux retrouvailles avec les Kréma préférés de ma jeunesse. RIP les bonnes résolutions...
Samedi : "IL PLEUT SUR NANTES"
Le titre de la chanson de Barbara n'est pas une légende et le ciel aujourd'hui se noie dans ses contradictions : fuites d'eau en continu et lumière basse consommation.
Dimanche : VIRELANGUE
Allez, on termine la semaine par un petit exercice de prononciation ; lisez à voix haute et le plus rapidement possible : "Où niche l'hibou ? La pie niche haut, l'oie niche bas, l'hibou niche ni haut ni bas."

mardi 16 janvier 2018

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #42





Lundi : DANS L’CIRAGE
Ce matin de reprise, Watson trouve les mots justes face à ma motivation débordante : "T’inquiète pas Maman ça va aller ; aujourd’hui c’est comme le jour de la rentrée, faut-y aller très doucement". Gaston Lagaffe sors de ce corps !
Mardi : TOLÉRANCE ZÉRO
Aujourd’hui je fais la connaissance de ma nouvelle voisine de bureau qui ne sait s’exprimer qu’en aboyant et qui passe son temps à me raconter sa life. J’ai bien peur que mon capital patience soit à la hauteur du capital soleil dont nous bénéficions actuellement.
Mercredi : TOLÉRANCE ZÉRO 2
Je suis à deux doigts de pulvériser le téléphone portable de mon voisin de bus qui écrit des SMS à rallonge sans avoir coupé la fonction sonore des touches.
Jeudi : ÇA M’GONFLE
Après avoir tenu toute la journée dans un pantalon ayant profité de la période de Noël pour rétrécir, je suis contrainte de déboutonner le dit-vêtement en toute discrétion, en vue d’éviter le malaise dans les transports en commun.  
Vendredi : DANS L’CIRAGE 2
Je paie très fort ma soirée d’hier mais les sorties du jeudi sans enfant ni mari, sont inégalables et non rien de rien, je ne regrette rien.
Samedi : MA SAGE RENCONTRE
J’ai testé ce jour une heure de massage consacré au lâcher-prise et dans ce domaine, il semblerait qu’il y ait du boulot…mais je suis ressortie légère comme une plume. http://www.laplumeetlesouffle.com
Dimanche : FIN DE PÉRIODE D’ESSAI
Dernière galette des rois confectionnée maison,  histoire de clôturer  ma période de boulimie sucrée qui se croit en CDI.

dimanche 14 janvier 2018

Speed reading ou jamais sans mon livre #2







Mais dis-donc Charlie, tu n’as pas fait de post de bonne année ?! Non et c’est volontaire car j’aurais été tentée de reprendre intégralement mon texte de 2017 (que je vous invite d’ailleurs à relire et partager si vous êtes en mal de voeux "On vous souhaite toute le bonheur du monde même si...").
Je préfère démarrer cette année par une présentation de mes meilleures dernières lectures qui je l’espère, vous procureront autant de bonheur et d’émotion qu’il en a été question pour moi.

La Pitié dangereuse - Stefan Sweig

Cet écrivain est jusqu’à présent mon favori et c’est avec une délectation absolue que j’ai relu le livre qui m’a permis de le découvrir.
Je suis fan number one de sa prose : des phrases rythmées, percutantes, des métaphores incroyables, des descriptions éblouissantes. Et ce qu’il y a de plus fort et de plus fou, c’est que toutes ses œuvres écrites il y a presque cent ans, restent d’actualité grâce à un style qui défie l’espace temps et à son talent « d’analyse subtil des consciences ». Si notre monde évolue, les relations humaines et les comportements associés restent les mêmes.
Il est donc ici question de pitié, ce sentiment ô combien dérangeant mais sans doute inévitable au sein de la palette de ressentis de l’être humain.
Le livre n’est pas drôle mais la spirale infernale dans laquelle sont plongés le narrateur et sa pitié, fait de l’histoire une authentique œuvre à suspense. Et comble du comble, le lecteur finit lui-même par avoir pitié du comportement du narrateur.
A consommer et re consommer sans modération.

Je vais m’y mettre - Florent Oiseau

Alors on change littéralement de registre.  Au cours d’une de mes déambulations dans une librairie, je suis tombée sur ce livre dont le titre m’a fait sourire, allez savoir pourquoi. Format parfait pour mon sac à main, un petit 200 pages, je l’ai avalé en deux trajets boulot/dodo.
Le sujet n’est pas des plus gais puisqu’il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années au chômage, qui ne fait strictement rien de ses journées par paresse, vit seul, adore le côte du Rhône, les knakis et les poissons panés. "Le sujet est noir et son traitement est hilarant."(Sophie Delassein de l’Obs).
J’ai tellement ri dans les transports que mes voisins me regardaient avec un air mi étonné, mi affligé. Oui parce que dans les transports en commun, l’attitude collective jugée normale, est celle de faire la tronche.
Côté style littéraire, il est  direct, incisif en mode langage parlé. C’est parfois trash, cru mais ça fonctionne. J’ai en fait eu l’impression de lire un sketch d'un one man show.
Et puis il y a parfois des trouvailles, ce genre de phrases qui raisonnent et qui typiquement comblent ma soif de lire : "Les soucis de dernière minute ne se pointent jamais en avance."
Voilà, je ne suis pas certaine que ça plaise à tout le monde, si certains considèrent que l’on ne peut pas rire de tout mais moi j’ai adoré.
"Derrière la loufoquerie, un premier roman gouailleur et incroyablement maîtrisé". Néon

La perle et la coquille - Nadia Hashimi

"Une épopée passionnante sur la condition féminine, merveilleusement bien écrite, et inoubliable. Un véritable coup de cœur." Vie pratique Féminin
Si vous avez envie d’en savoir plus sur la place de la femme en Afghanistan dans les années 2000 mais également en 1900, ce livre est pour vous. On y découvre que malheureusement en l’espace de cent ans les choses n’ont pas évolué. Certaines coutumes comme la "bacha posh" sont à peine croyables et tellement hypocrites : travestir les filles en garçons jusqu’à l’âge de leurs mariages, pour leur donner la possibilité de goûter aux joies de la liberté, de vivre, jouer, se déplacer dans les rues en toute insouciance. Parées d’un prénom masculin temporaire, les filles transformées disposent de la considération et de l’amour éphémère de leurs pères respectifs et des hommes qui les entourent.
La femme est un objet, vit parfois comme un animal que l’on frappe sans retenue. C’est effrayant mais la violence est une pratique courante. Et puis, il y a cette volonté masculine de maintenir les femmes dans l’ignorance, en leur interdisant la télévision par exemple, comme si l’accès au savoir constituait un risque pour la prédominance masculine.
Je ne serais pas étonnée que ce livre soit décliné en film ; en tout cas, ce serait un merveilleux moyen de prise de conscience universelle, qu'il existe encore de nos jours, d'inacceptables invraissemblances.

Les délices de Tokyo - Durian Sukegawa

Encore un livre acheté par impulsion grâce à son titre qui m’a attirée pour je ne sais quelle raison. Le pitch en 4ème de couverture a fini le travail de persuasion.
Il est question de recette de cuisine sucrée qui fait saliver et d’une femme mystérieuse. Je vous en livre la première phrase : « écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le « an » la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises.
Difficile de le raconter mais le premier mot qui m’est venu au terme de ma lecture c’est : "délicat". C’est un livre sur une rencontre entre un jeune homme et une vieille dame qui bouleversera leurs vies.
Chaque page à son lot de poésie, du parfum des pâtisseries japonaises que l’on rêve de pouvoir fabriquer en respectant la tradition, de cerisiers qui composent avec les saisons, de secrets étonnants, de courage et d’amour.
"Une superbe déclaration aux sens." ELLE

Bonnes lectures 2018 !