Dans son livre "Le Sel de la Vie", l’auteure Françoise Héritier traque toutes ces choses agréables qui ponctuent notre existence et dont les souvenirs nous émeuvent, en nous faisant prendre conscience de la valeur de chaque instant. De retour après trois jours délicieux passés dans le Perche chez une précieuse amie de longue date et avec sa Maman, j’éprouve cette irrésistible envie de poser par écrit ces instants privilégiés en petit comité, au travers de balades et de conversations multiples, dans une ambiance paisible aux senteurs de lilas.
Une chambre "avec vue", apaisante, dorée par un soleil généreux, avec cette délicate attention de déposer dans un vase, une branche de lilas fraîchement coupée pour l’occasion de ma venue,
Un vide grenier local qui anime un village le temps d’une journée, épaulé par une buvette qui ne désemplit pas et qui créée des envieux auprès des exposants, qui en cette fin de journée, commencent à remballer,
Des agriculteurs dans leurs champs, qui ignorent le 1er mai et qui fêtent le travail au volant de leurs tracteurs,
Une dinette au champagne dont les bulles et les derniers rayons du soleil nous font pétiller de bien-être,
Un réveil en douceur par des oiseaux bavards que la nuit a brimés,
Un running matinal au travers d’une forêt bienveillante et d’une route champêtre qui parfois casse le rythme,
Une petit déjeuner aux saveurs de miel local qui s’abandonne sans vergogne sur du Poilâne grillé embaumant la cuisine,
Un instant de puzzle qui hypnotise le temps,
Des pages de lecture savourées sur un banc, éblouissantes au soleil et qui se tournent seules, à la force du vent,
Une soirée aux allures de l’été, avec une grande tablée : des oncles, des tantes, des cousins, du vin et des saucisses grillées. Les discussions se croisent et les rires s’amplifient,
Un crumble aux fruits rouges qui débordent de son plat et laissent sur les rebords blancs, comme des traces artistiques d’une bougie consumée,
Quelque étoiles bienvenues dans un ciel de Normandie et des effluves de purin dont on se priverait bien,
Un petit tour au marché pour récupérer les indétrônables pâtisseries du coin commandées la veille, puis partager un verre en terrasse, au gré de nos rencontres imprévues,
Des promenades à pied où la cadences des échanges est plus rapide que nos pas,
Une orage inattendu et des grêlons pas vraiment maigrichons qui s’invitent par le conduit de la cheminée
Et puis au coin du feu, des discussion profondes sur les liens d’une famille et les épreuves de vies.
Un week-end qui s’achève avec ce sentiment de repartir regonflé par ces moments de partages d’exception où voir la vie en rose n'est pas qu'une expression mais une leçon de vie...