mardi 25 avril 2017

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #28


Lundi : EN SUS
Et un jour férié bien placé à la fin des vacances, histoire de se remettre dans le bain...du bassin parisien et de sa météo déprimante.
Mardi : JUBILATION
Le seul truc positif de cette journée de reprise, c’est de voir mes chers collègues blancs comme des loukoums en admiration devant ma mine resplendissante #jemaime
Mercredi : DIX POUR CENT
Vu que 90% des programmes télévisés du soir sont de piètre qualité, je ne saurais vous recommander la deuxième saison de la série "Dix pour cent".
Jeudi : LASSALE DES FÊTES
Grand moment de télévision avec le candidat Jean Lassale et ses envolées lyriques entre deux coups de fatigue liés à la Suze.
Vendredi : SI TU SAIS PAS, TAIS-TOI
Collègue au court d’une réunion : "Faut pas se mettre la corde au court bouillon".
Samedi : SCÈNE DE MÉNAGE 
Vu le temps que j'y ai passé, je peux vous dire que je n'ai pas fait le ménage que devant ma porte.
Dimanche : UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES D’AVRIL
Bizarrement, Je pense que l’on a été des dizaines de millions de personnes à avoir hâte que ce dimanche se termine.

lundi 17 avril 2017

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #27


Un résumé de notre semaine de vacances en couleurs.

Lundi : BLEU MENTHE GLACIALE
Comme le couleur de la mer sur la côte ouest de l’île et qui rend le tableau du littoral encore plus admirable.
Mardi : ROUGE
Comme nos visages farcis, qui en l’espace d’une journée, ont perdu leurs teints blafards et fatigués, si chers à l’Ile de France.
Mercredi : BLANC
Comme la fiente volontairement lâchée par une mouette forcément rieuse, sur mon crâne innocent.
Jeudi : JAUNE
Comme les innombrables ajoncs qui éblouissent les promeneurs et diffusent avant l’heure, une odeur de monoï.
Vendredi : GRIS
Comme ces quelques nuages qui ont la délicatesse de faire leur apparition le jour de notre départ.
Samedi : ORANGE
Comme le feu dans la cheminée qui réchauffe nos esprits, déjà bien refroidis par l’idée de la reprise.
Dimanche : MULTICOLORE
Comme les œufs camouflés dans un jardin nantais, où les parterres de fleurs explosent leurs couleurs.


dimanche 9 avril 2017

Traitez-moi de boulet


Il y a quelques jours, je vous vous annonçais sur Facebook, non sans une immense fierté, avoir participé à un concours d’écriture organisé par ELLE et les éditions 12-21. Le règlement était le suivant :
- Ecrire une nouvelle autour du chiffre 5.
- Entre 18 000 et 30 000 caractères maximum.
- Une ou plusieurs héroïnes.
- Il faut qu’il y ait de la surprise.
- Le déposer en ligne sur le site internet dédié, avant le 5 avril minuit.

C’est une collègue et amie qui, en février m’envoya le lien qui présentait le concours  et m’encouragea fortement à participer. Ma première réaction fut de me dire que ce genre d’exercice n’était pas pour moi ; autant je suis à l’aise lorsqu’il s’agit de raconter un évènement que j’ai vécu, autant imaginer une histoire, me paraissait hors de ma portée. Poussée par cette amie, l’idée commença à faire son chemin dans ma tête (de moineau).
Je passai toutes les vacances de février à imaginer mon histoire, mes personnages, les lieux : au bord de la piscine de notre hôtel SPA, je prenais des notes sur un cahier, effectuais des schémas sans doute uniquement compréhensibles par moi, bref j’étais lancée.
Pendant les deux mois qui suivirent, il n’y eut pas un seul jour sans que j’y pense : tous les week-ends étaient dédiés à de longues séances d’écriture. Finalement je me rendais compte qu’une fois le contour de l’histoire défini, l’inspiration venait progressivement, naturellement. Pour construire mes personnages, je puisai autour de moi, un sourire, un regard d’une tante qui m’avait marqué, un trait de caractère d’une amie ou d’un parent. Bref, J’y ai mis un peu de moi et certainement beaucoup de vous.
J’ai passé toute une journée à Paris à repérer des endroits que je comptais décrire, à rentrer dans des cafés pour voler des idées et les utiliser pour le "zinc"de ma nouvelle, "le 5 sur V". J’ai voulu intégrer des lieux et endroits qui me sont chers ou qui m’ont toujours questionnés : Brou par exemple, où habite l’une de mes héroïnes, je n’y ai strictement jamais mis les pieds mais cette sortie d’autoroute m’a toujours interpellée : Brou, quel nom débile et les habitants, on les appelle comment ? Les brouteurs et brouteuses ?
Ces deux mois ont été intenses mais j’ai adoré l’exercice ; aussi bizarre que cela puisse paraître lorsque j’ai rédigée ma dernière phrase, j’étais triste de me séparer de mes héroïnes.

Une fois ma nouvelle publiée, je me suis intéressée à celles de mes concurrents toutes visibles depuis le site et c’est là que le doute fit son apparition…
Bizarrement la majeur partie des histoires n’avaient que 9 ou 10 pages alors que la mienne 30. Vous commencez à voir où je veux en venir ?
Pourtant, prétentieuse que je suis, ma première réaction fut de me dire : "Eh bein, y’a un paquet de candidats pas suffisamment motivés qui ne sont pas allés au bout de l’exercice ! ». La deuxième hypothèse que je me formulais était encore pire : « hors sujet les gars les filles, vous n’avez pas le bon nombre de caractères ! Disqualifiés direct."
"LE BON NOMBRE DE CARACTERES"…On en parle tout de suite ou on attend un peu ?
Pendant toute la durée du concours je me répétais régulièrement :
"Alors je réponds bien au cahier des charges ?
- Le thème est bien le chiffre 5 ? Oui.
- Mes héroïnes sont bien des femmes.
- Il y a des effets de surprises ? Oui, enfin je crois.
- Je suis dans la fourchette de caractères autorisés. Ah bein ça oui, j’ai fait le calcul avec Word, si je veux faire 18 000 signes il me faut trente pages recto-verso."
Malgré cette vérification que j’ai dû faire dans ma tête une bonne demi-douzaine de fois, je restais néanmoins sur un sentiment de malaise, le même que l’on ressent quand en rendant une copie, on a le sentiment que quelque chose cloche sans savoir vraiment quoi.
C’est en reprenant Watson un soir, qu’une petite lumière rouge s’est allumée dans mon piètre cerveau : "Enfin Watson, est-ce tu as lu clairement l’énoncé ? Ne te lance pas dans un exercice sans bien le lire, enfin !". En même temps que je prononçai cette phrase, je venais de comprendre. Et si le compteur de Word s’exprimait en mots et non en caractères ? Je me précipitai donc sur mon ordinateur pour vérifier mon incroyable boulette : c’est pourtant pas compliqué, il suffit de lire en bas à gauche de l’écran : "Mots : 19 536", oui il s’agit bien de mots. Prenant mon courage à deux mains gauches, je cliquai pour connaître la conversion en caractères : 111 258 pour un maximum de 30 000 autorisés…
Inutile de vous dire que ce que vous être en train de penser, je me le suis infligée avant vous : mais quelle conne, pétasse, gourdasse et j’en passe et des pires.
Dans un élan de courage j’ai envoyé un message à Sophie, celle qui m’avait convaincu de faire ce concours, elle qui se voyait déjà mon attachée de presse et qui en plus, s’était farcie les 31 pages !
Alors oui, j’ai versé une ou deux larmes de colère.
Par la suite, avec Sherlock mon mari, pour détendre l’atmosphère, on a essayé d’imaginer la réaction du jury :

- Version 1 : "Nan mais regardez la pouffe qui écrit plus de 100 000 signes et qui se prend pour Zola !"
- Version 2 : "Elle est con ou elle est con cette Charlie Steser ? En tout cas elle sait pas compter !"
- Version 3 (sans doute la plus improbable) : "Ouais ok, elle n’est pas dans les clous mais on va quand même la lire ; elle s’est fait chier  la pauvre."

Oui je sais, ça n’est pas possible, lâchez-vous traitez moi de tout ce que vous voulez, je suis une m…
J’essaie d’en tirer néanmoins du positif et j’en ai trouvé :
- j’ai adoré le challenge et essayé de me mettre dans la peau d’un écrivain.
- j’ai été capable de pondre 30 pages dans un environnement parfois bruyant généré par les blabloutages de Sherlock et de Watson.
- j’ai envie de recommencer l’expérience.
Je suis, depuis, la cible de mon entourage et comme je le comprends :
- "Ne demandez pas à Charlie de s’occuper de la location de cet été ; elle serait capable de vous louer une maison pour 30 alors que vous n’êtes que 3".(Merci la Baronne)
-"Non Charlie, tu n’arriveras pas à verser le contenu d’une bouteille de 1,5 litre dans une de 50 centilitres."(Merci Sherlock)
 
Et vous savez ce qu’il y a de plus drôle, c’est qu’avant de publier la nouvelle, je devais me présenter en quelques lignes sur le site et expliquer ma motivation ; et bien je crois pouvoir dire que je dois détenir un certain talent pour les prémonitions : je termine mon petit speech avec la phrase suivante : "…Je me suis donc dit qu’il fallait que je tente cet exercice pour le meilleur et pour le pire."

Dommage que la Cérémonie des Boulets d’or n’existe pas car je l’aurais remporté haut la main.
Et pour votre information, le billet que je viens d’écrire fait 1 254 mots soit 6 730 caractères.