dimanche 11 juin 2017

On est bien Tintin


Oui je sais ça fait bien longtemps que je n’ai pas pointé ma face de clavier et pourtant, ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Je dois avouer que l’écriture de ma "Nouvelle" a laissé quelques traces de déception ainsi que d’amertume : une sorte de dépression des mots et le sentiment d’avoir épuisé tous les sujets, bref du grand n’importe quoi.
Chaque jour qui s’écoule est un torrent d’inspiration, à condition de faire un arrêt sur images, sur la cascade du temps.

S’il est une période qui mérite d’être décryptée, c’est celle que nous vivons depuis quelques semaines, depuis le Festival de Connes Cannes exactement. Je ne sais pas vous mais l’ouverture de ce Festival déclenche dans mon horloge du cortex une vague d’ondes positives. Je me fous éperdument de l’évènement même si je ne peux m’empêcher de jeter un œil distrait sur la montée des marches des célébrités : j’attends que l’une d’entre elles se pète la tronche ou déchire sa robe. Plus sérieusement je me délecte des tenues féminines qui même si elles proviennent des créateurs les plus en vogue, ne sont pas forcément en adéquation avec le sujet qui les porte. Mais la recherche de l’originalité dépasse parfois la lucidité et l’on se retrouve souvent avec des robes boudins.
En fait ce n’est pas le Festival qui me fait vibrer mais le fait qu’il soit synonyme du démarrage des "estivités" : qui dit Festival, dit le début des beaux jours. Vas-y sors le barbecue, ce soir c’est l'bon. Les brochettes imposantes et pas forcément ragoûtantes, prennent le leadership dans le rayon boucherie ; le rosé et le coca frôlent la rupture de stock en permanence.
Watson et Sherlock pourraient se nourrir de saucisses au quotidien, juste pour les voir s’abandonner à une séance de bronzage odorante sur la plaque du barbecue électrique. Sauf que moi, après la première saucisse de la saison, je frôle le "gras le bol". Alors cette année, c'est décidé, ce sera la saison de la marinade pour éviter l’overdose de chipos aux parfums de plus en plus diversifiés : tomates, oignons, piment d’Espelette, roquefort. A quand la saucisse au Spritz ?
Il n’empêche que rentrer le soir dans sa résidence et ressentir l’ambiance des balcons, entendre le son des barbecues et celui des verres qui se côtoient, c’est excellent pour le moral. Le temps d’une saison, la pièce principale des appartements se délocalise à l’extérieur ; peu importe la surface, chacun veut profiter de la moindre occasion pour vivre dehors, quitte à se retrouver et c’est bien là tout le paradoxe, autour d’une table de jardin, serrés comme des sardines.
Pendant ce temps-là, les bacs à glaçons démarrent leur travail saisonnier et enchaînent les trois huit pour ne jamais être vides ; quoi de plus frustrant que de rêver d’un Ricard ou d’un Coca glacé et de se retrouver confronté à la négligence du dernier utilisateur. Oui je dis bien "du dernier utilisateur" car cette négligence ne peut être que masculine…
C’est aussi la période où les climatisations des bureaux ont du mal à trouver leur marque : les locataires en font les frais et sont alternativement transformés en éponge dégoulinante ou en lapons frigorifiés.

Au même moment, chez Roland, c’est le début de l’effervescence : comme chaque année Perrier, Lacoste, Peugeot et BNP font leur show aux abords des courts de tennis. Les bacheliers révisent, un œil rivé sur la télé. Cette année, Roland subit un tempête de ciel bleu, ce qui rend l’évènement encore plus majestueux :
- les ombres des joueurs en mouvement sur la page orange du cours, sont une succession d’œuvres d’art éphémère.
- La terre n’en finit plus d’être battue pour notre plus grand plaisir : les traces de coups et les impacts des balles soulèvent une poussière aux allures de curcuma.
- Les joueurs et les joueuses poussent des cris de plus en plus puissants à la limite du râle animal mais ça n’étonne personne.
- Les ramasseurs des balles se battent pour subir l’esclavagisme des joueurs et de leurs caprices : collecteurs de balles mais aussi de serviettes, porteurs de parapluie, fournisseurs de  boissons, le tout en silence et au pas de course. Chez Roland, le spectacle est aussi dans les gradins. Alors que certains bossent en semaine, d’autres s’offrent le luxe de journées Porte d’Auteuil. Mais pour faire "genre je bosse", les hommes d’affaires ne quittent pas leur cravate et se retrouvent en chemise auréolée de sueur : c’est Môman qui ne va pas être contente ce soir.
Au défilé des couvre-chefs, c’est le canotier qui remporte la première place : 90 euros l’chapeau, disponible dans toutes les boutiques du "Village à Roland". Mais si je vous assure, le Tennis se popularise…
Dans les tribunes, Nelson Montfort fait son show en arborant fièrement ses implants capillaires de plus en plus fournis.
Vous l’aurez compris, je suis fan de tennis même si je suis nostalgique de l’époque où les joueurs se permettaient de l’excentricité dans les paroles et les tenues : les blagues de Connors, la mauvaise foi de Mc Enroe, la perruque d’Agassi et je ne plaisant pas ; séquence "le saviez-vous" : complexé par sa perte de cheveux anticipée, la tignasse d’Agassi n’était en fait qu’une postiche. Comme souvent, chez Roland comme au Festival de Cannes, la France ne fait qu’accueillir les évènements de façon impériale mais éprouve quelques difficultés à décrocher la palme de la coupe.

Eh bien voilà, j’avais juste envie de faire un arrêt sur cette période de l’année qui donne un avant-goût de vacances, que nous attendons tous. Il ne reste plus qu’à débroussailler les yétis qui sommeillent en nous, prendre soin de nos corps en s’hydratant d’une manière ou d’une autre et profiter des soirées rallongées en familles ou entre amis.
Excellente semaine à tous !




 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour publiez un commentaire, vous n'êtes pas obligés de vous connecter à l'aide d'un des comptes listés dans le menu déroulant ; il vous suffit de sélectionner "Anonyme" à la fin de ce menu.