Autant vous prévenir tout de suite, cette épisode
risque d’être un peu moins poétique voire fleur de lavande que le précédent (cf
La saga de l’été de Charlie épisode 2). Et puis j’en entends déjà qui se disent
: "Pour une saga c’est plutôt pauvre en histoire de c…" Ah vous voulez de la
fesse ? Bein vous allez en avoir et puis d’la bien dorée je vous le
garantis !
Contrairement aux années précédentes où nous
faisions 3 semaines, 3 destinations, 3 ambiances, nous avions décidé pour cet
été de trouver après l’incontournable semaine en Auvergne, un endroit proche de
la mer où nous pourrions poser nos valises et nos tongs durant 15 jours
d’affilé. C’est en lisant fin décembre 2016 un post du blog "Pensées by Caro"
dans lequel la blogueuse décrivait les longues plages de sables fin de
Montalivet que je démarrais mes premières recherches, le prérequis étant une
grande maison pouvant accueillir 8 personnes. Depuis plusieurs années, nous
réservons deux semaines de nos vacances estivales avec les rares amis qui sont
en capacité de nous supporter….
J’ai donc tapé sur Internet "Montalivet"
et quelle ne fut pas ma surprise de tomber directement sur la page d’un des plus grands sites de naturisme… En investiguant davantage, je constatai
avec un mélange de stupeur et de curiosité, que la région était effectivement
réputée pour ses plages nudistes. Je décidais néanmoins de poursuivre ma prospection
et tombais sur une superbe propriété
située à Vendays-Montalivet (prononcé Vend ice ce qui rajoute au côté exotique
de la chose). Je décidai d’appeler le propriétaire pour en savoir un peu plus
sur la présence de plages "normales": ce dernier manifestement
adepte du naturisme ne me rassura qu’à moitié en me confirmant que oui, il
devait y avoir des plages "textiles" et mixtes. Après de nombreux échanges avec
nos amis sur un groupe Messenger baptisé pour l’occasion "Tous à poils
2017", nous décidâmes
collégialement de confirmer la location, étant bien entendu clair pour chacun
d’entre nous (ou presque) que maillots de bains nous conserverons.
Dans nos critères de recherches pour ces deux
semaines consécutives, il s’agissait de trouver un bel endroit au calme et pas
trop loin de la mer. L’arrivée dans la propriété et ses deux hectares de terrain
scrupuleusement entretenu, fut un enchantement pour petits et grands : une
immense maison couleur ocre aux volets bleus, décorée avec beaucoup de
goût : pierres apparentes, tomette, vieux parquet foncé, d’immenses baies
vitrées, de superbes charpentes en bois clair et surtout beaucoup d’espace. Comme
dit Watson, nous avions trouvé LA villa. Dehors une superbe terrasse couverte,
avec sa longue table en bois passé par les étés qui passent. Accrochée à
la vigne grimpante, une guirlande genre guinguette. Bref vous l’aurez compris,
un endroit idéal pour vacances entre amis.
Bon mais ça a donné quoi ces vacances chez les culs
nus ? Voici donc un petit florilège des temps forts de ces 15 jours entre
amis.
L’ami Ricoré
Quel bonheur de se retrouver petits et grands
autour de la table du petit déjeuner.
Les enfants comme à chaque fois se battent pour des
céréales qui ressemblent à des croquettes pour chiens. A peine réveillés, leur
débit de parole est haut comme la Freebox que l'on souhaiterait débrancher.
Les adultes arrivent au compte-goutte (de je ne sais
quoi) avec des têtes plus ou moins révélatrices de la qualité de la soirée de
la veille. Généralement, ils ne parlent pas et sont plongés dans leur "chococafthé"
en trempant leurs tartines ; je n’ai jamais compris ce rituel de bouffer
du pain mouillé, ça me donne des
hauts-le-cœur rien que d’y penser. Et chaque matin, la table en fin de petit
déjeuner prend des allures de champs de bataille au moment du rangement :
des flaques de lait de-ci de-là, des restes de tartines mâchonnées, des miettes
à tout va qui se glissent bien évidemment dans les interstices de la table, quelques
touches de confiture ou de miel et une ou deux abeilles suicidaires pour
parfaire le décor.
L’insecte et l’être humain
Justement, parlons-en des abeilles. L’inconvénient
de ces grandes propriétés et de la saison estivale au grand désespoir de mon "marai"
Sherlock, c’est qu’il y a des bêtes qui agacent : il
est toujours assez désopilant d’observer le comportement des adultes face au
survol des guêpes au-dessus de nos assiettes : l’être humain est en
capacité de perdre totalement le contrôle de ses gestes et de pratiquer d’étonnantes
chorégraphies pour échapper à l’assaut.
Les tiques ont également fait carton plein cet été :
deux adultes et un enfant. Parmi eux, Sherlock dont la peau semble être une
délectation pour tout type d’insectes. Du coup, ses jambes en fin de vacances
ressemblent à des cratères lunaires.
Oui, Le parisien n’aime pas les insectes et panique
à la vue d’un pauvre grillon égaré sur la terrasse, qu’il flinguera à grand
renfort de bombes insecticide, étant persuadé d’avoir affaire à un spécimen
rarissime mi écrevisse mi frelon qu’il baptisera pour l’occasion "écrelon".
Les tâches ménagères
Avez-vous remarqué comme en vacances, les tâches
ménagères prennent un air de fête alors que transposées dans la vie de tous les
jours, c’est plutôt le contraire.
- sortir les poubelles ou les cadavres de
bouteilles revêt un caractère poétique permettant d’admirer les étoiles (s’il y
en a) ou de chercher les verts luisants.
- faire les courses devient une stratégie pour
pouvoir fuir le brouhaha de la maisonnée et échanger entre filles quelques
secrets de femmes. Généralement d’ailleurs on n’a pas le temps tellement la
liste des courses est chargée.
- Préparer un repas prend des airs de "compètes" entre mecs, à celui qui fera
la meilleure cuisson à la plancha ou au barbecue. Mais quand il s’agit de
nettoyer le matériel, force est de constater que ça se bouscule moins au
portillon.
- les enfants prennent plaisir à mettre le
couvert ; si si je vous assure : c’est à celui qui sera la plus
rapide et ce comportement également relève du miracle estival.
En revanche le nettoyage de la maison en fin de
semaine n’attire pas forcément les foules. Sherlock est passé maître dans l’art
de faire semblant de faire.
Les soirées prolongées
Y’a pas à dire : même si la grisaille fait
carton plein la journée, le moment de l’apéritif est une donnée qui met tout le
monde d’accord pour retrouver le moral. C’est d’ailleurs pour cette raison que
ce moment est souvent plus long que celui du repas en lui-même. La fin de la
soirée n’appartient qu’à nous, enfin je veux dire aux adultes et ça vaut mieux
pour tout le monde : des discussions de moins en moins intellectuelles
voire compréhensibles, des activités dénuées de sens, comme certaines parties de
pêche à l’écrevisse en pleine nuit à la lampe frontale, sous l’œil médusé et
globuleux de crapauds sortis pour l’occasion.
Les visites de la région
La Gironde est une région au terroir intéressant. Nous avons visité des caves, nous avons gouté, nous nous sommes
délectés ou n’avons pas aimé, parce qu’en matière d’arnaque au pinard, y’a de
quoi faire dans les domaines…
Quand on est dans ce coin, on ne peut passer à côté
du fameux marché de Montalivet. Un immense marché ouvert sept jours sur sept,
véritable caverne d’Ali-Baba et paradis de la bouffe pour un groupe comme le
nôtre adepte de bonne pitance. Olives, fougasses, cannelés, fromages basques,
charcuteries, frites à l’ail, huitres dégustées sur place accompagnées de
ballons de vin blanc, ont réduit à néant toute velléité de conserver un semblant
de ligne digne.
Et puis bien sûr, il y a ces fameuses plages qui s’étendent
à perte de vue, bordées de dunes "enchardonnées" qui risquent
de blesser même la fesse la plus ferme. Alors oui, nous en avons vu puisque
nous avons élu domicile sur une plage mixte. Etonnamment, l’acclimatation s’est
faite assez rapidement à tel point qu’apercevoir un jogger avec juste une
ceinture pour sa bouteille, ou une promeneuse en tee-shirt avec rien en bas, n’avait plus rien d’étonnant à nos yeux (enfin si
quand même un peu). Oserais-je avouer que l’un d’entre nous, loin de nos regards
affolés, s’est éloigné dans l’immensité de cette étendue sableuse, pour jouer
Christian Clavier dans "Les Bronzés" : "Azur,
nos bêtes sont bondées d’un cri ; je m’éveille songeant au fruit noir de l’Anibe
dans sa cupule verruqueuse et tronquée. St John Perse ".
Les actes manqués
Quand on passe des vacances en groupe, on partage
toujours des moments uniques plus ou moins manqués, ça dépend de quel côté on
se place.
- Cahier de vacances en vacances
Oui comme
chaque année j’avais acheté un cahier de vacances en imaginant que la présence
d’enfants autour de Watson créerait une sorte d’émulation. J’imaginais
dans mon fort intérieur que l’on prévoirait des temps de révision qui nous
permettraient, à nous parents, de nous avachir encore un peu plus dans nos
transats de la paresse. Le cahier n’est même pas sorti de la valise pour la
plus grande joie de Watson.
- Amnésie d’anniversaire
Mère indigne,
je suis et resterais : fêter l’anniversaire de Watson, se tromper en mettant
9 bougies au lieu de 10. #tugrandistropvitemonfils
- Dirty Dancing
Jeune, je me
souviens avoir éprouvé une sorte de malaise lorsqu’en boite de nuit, je voyais des
adultes approchant l’âge de mes parents, se trémousser sur la piste de danse. Y’avait
un côté pas normal. Alors lorsque mon amie Pamela (nom d’emprunt) et moi avons
déchainé nos molécules en réalisant des chorégraphies désarticulées sur l’air
de "when the rain beguins to fall" en plein milieu du salon, le
regard des enfants parlait de lui-même : durant ces instants magiques, même
la tablette fut reléguée au second plan, preuve que le spectacle surpassait le
meilleur des youtubers. La bouche béante,
les yeux ouverts comme des soucoupes, nos enfants semblaient subir un choc, une
sorte de paralysie proche d’un véritable traumatisme. Et ne me remerciez pas de
vous avoir mis l’air de Jermaine Jackson dans la tête, c’est pour moi, c’est cadeau.
- Secrets de femmes dans ta face
A plusieurs
tentatives, Pamela et moi-même avons tenté de nous isoler dans un coin du
jardin, histoire d’avoir a minima une conversation intelligente et sérieuse
durant le séjour. Ce n’était pas sans compter le prétendu côté féminin des hommes
de la maison qui du coup nous rejoignaient systématiquement en vue de ne manquer
aucun scoop, révélation ou confidence qui auraient pu leur échapper.
Et bien voilà, l’été 2017 s’achève ; ce fut un
grand cru classé malgré un soleil particulièrement paresseux pour beaucoup d’entre
nous. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bons bouchons de retours, des
lessives infinies, une agréable reprise avec tous vos collègues préférés et une
douce chasse aux fournitures dans les rayons déjà vides. Gardez le moral, il ne
reste environ que 400 000 minutes avant l’été prochain.