Même si pour ma part, mon capital "vacances
estivales" est déjà grave dilapidé, ce qui provoque dans mon
inconscient des images de reprise proche de la syncope, j’aimerais revenir sur
le premier jour des vacances qui combine la fermeture des bagages et de la maison,
le voyage, ainsi que l’arrivée tant attendue sur le lieu de villégiature. Ces
multiples étapes fournissent un concentré de ressentis, d’évènements qui se
répètent d’année en année, avec parfois quelques variantes pour notre plus grand plaisir ou déplaisir…
Le jour du départ en vacances chez les STESER, c’est
toujours la même rengaine. La veille, nous nous fixons Sherlock et moi, un
horaire cible de départ. S’ensuivent les éternelles discussions sur l’état du
trafic que nous allons avoir. Enfin, quand je dis "discussion", je
devrais dire "monologue" de Sherlock qui s’empresse de regarder sur
tous les sites existants, les prévisions toujours fausses. Il enchaine sur des "sacs"
de commentaires plus ou moins intéressants ; mais avec les années, je suis
passée "maîtresse" dans l’art de prendre un air attentif tout en
pensant au nombre de slips que j’ai prévu pour Watson.
Personnellement je me "cogne velu" de connaître la
couleur du bison soit disant malin et pour cause, ce n’est pas moi qui conduis ;
nous reviendrons d’ailleurs sur cet état de fait.
En revanche, je suis beaucoup plus réceptive à la
préparation des sacs et à la fermeture de la maison.
Le calendrier de cette année était plutôt favorable
à un départ anticipé par rapport aux autres années. En effet, notre location
démarrant le samedi 15 juillet, le vendredi férié du 14 devait nous permettre
de boucler les valises sans rien omettre et de cleaner correctement l’appartement,
histoire de revenir de congés, dans un logis accueillant, propice aux ondes
positives.
Ce 14 juillet, Sherlock s’est octroyé le luxe d’anticiper
la vérification de la pression des pneus et de faire le plein, activités qui
les années précédentes décalaient systématiquement notre départ d’environ une
heure. Tout cela pour dire que, ce samedi 15 juillet nous étions au taquet et
que rien n’aurait dû nous empêcher de partir vers 10h30 comme nous en avions
convenu. Et comme chaque année, sans en comprendre encore la raison, nous n’avons
pas décollé avant midi alors que 500 km de route nous attendait. Bon, j’ai bien
un élément d’explication qui d’année en année prend une part de responsabilité
croissante dans la lenteur à l’allumage de notre départ. La responsabilité en
incombe à mon "marai" constat également effectué par Watson. Il se
trouve qu’alors que tout a déjà été checké, à savoir le courant coupé, les
prises débranchées (quelle utilité si le courant est coupé, je n’en sais rien
mais c’est comme ça), les baies vitrées
fermées, le frigo dégivré, Sherlock nous demande à Watson et moi d’aller nous installer
dans la voiture le temps qu’il refasse un énième tour de vérification… Et c’est
à ce moment-là que le temps s’arrête. Comme chaque année nous attendons
dégoulinants dans la voiture laissée en plein soleil que Sherlock effectue son
incorrigible TOC de fermeture de maison. Et même si cette année nous finissons
par le voir apparaître au bout de 20 minutes au lieu de 30, il remontera une
ultime fois dans l’appart pour récupérer son sacs à dos contenant ses papiers,
ordi et j’en passe et des meilleurs.
Toujours est-il que nous sommes enfin installés
dans l’automobile que personnellement j’appelle mon salon géant. Je suis donc
passagère avant, Sherlock étant aussi peu rassuré que moi que je prenne le volant.
Qu’à cela ne tienne, tout est en place : la bouteille (d’eau) au frais,
les magazines cons et le carnet de notes à poste, le téléphone sur secteur. Derrière
Waston attend le feu vert pour s’emparer de la tablette rechargée à bloc pour l’occasion.
Ca y est les vacances commencent ! Au bout d’une trentaine de kilomètres
alors que je dévore "Voici", Sherlock se félicite une première fois
parmi tant d’autres, d’avoir une vitesse de croisière satisfaisante : "On
a bien roulé dis-donc". C’est généralement à ce moment-là que je finis
mon inventaire de bagages et que je me rends compte que malgré de multiples
listes, j’ai oublié un élément essentiel : en l’occurrence cette année, il
s’agit du câble permettant de recharger la batterie de mon appareil photo
offert à Noël et que je n’avais pas encore eu le loisir d’utiliser…
Les demi-heures se succèdent j’en suis à "Paris Match"
alors que Waston entame sa cinquantième partie de foot. En passant devant
les aires d’autoroute, nous décidons de différer notre repas car bien sûr, nous
sommes en pleine heure de bouffe et les accès sont en totale indigestion. Le jambon
soit disant braisé à la sauce maronnasse du resto de la station attendra.
Notre vitesse de croisière sera ralentie par une envie
pressante de Watson qui, une fois les toilettes de l’aire de repos atteintes malgré un embout’
monstrueux à l’entrée, nous annoncera que finalement, il n’a plus envie…
Vient par la suite l’épisode du déjeuner au
restaurant d’une aire d’autoroute, sorte de rituel incompréhensible car c’est
toujours aussi mauvais : alors que Watson et Sherlock se délectent de leur
plat respectifs, poulet sec, et andouillette malodorante, accompagnés de frites
coefficient 50 de graisse, moi, pleine de résolutions diététiques en ce début
vacances, je m’offre un bol de taboulé. Le spectacle est également dans la
salle : à côté de nous, un couple de grands-parents en charge de leurs
petits-enfants, semble déjà dépassé par les évènements ; dans leurs yeux
on lit la détresse et le regret naissant mais tardif d’avoir accepté la garde
de ces mini-monstres sur pattes : Chucky sort de ce corps ! Et puis, je me surprends à rêver d’être un homme en
constatant que la file d’attente des toilettes femmes prend des allures de
muraille de Chine…
Le reste du voyage se fait en toute sérénité : Bison couillon s’est encore planté.
Sur la route, se succèdent les fous du volants qui
s’ils continuent, vont être définitivement privés de vacances, des caravanes en
forme de pots de fromage blanc Joker, tractées par de superbes berlines
(cherchez l’erreur), des mous du volant qui préfèrent la file de gauche, des
camions étrangers qui décident de se doubler, de préférence dans une montée…
Et puis, ça y est, la dernière montée, l’ultime virage
du village, où l’on manque d’érafler la voiture et nous voici garés. Le décompte
peut commencer : 28 jours, comme un cycle…
On s’empresse de prendre possession des lieux, en
vidant les 15 tonnes de vêtements qui pour la plupart ne seront pas nécessaires.
Le temps que la bouteille de champagne puisse se parer d’une buée significative
et c’est l’heure de l’apéro : on n’attendra pas Patrick.
On respire, on profite de la vue qui vaut tous les écrans Panasonic et de cette vue, on en reparlera. La journée a été longue mais on
aimerait que les 28 prochaines le soient aussi, même si comme dirait Sherlock :"on a bien roulé".
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