dimanche 27 mai 2018

"Mai" que ça fait du bien !





Je ne sais pas vous mais s’il est un mois de l’année que j’affectionne particulièrement c’est celui de de mai et cette année encore plus spécifiquement. Il faut avouer que la grisaille, la pluie, le froid et même la neige avaient jusqu’ici fait carton plein, à l’image d’un bon épisode de Game Of Thrones côté Winterfell pour les addicts.  Alors quand le soleil s’est enfin décidé à montrer le bout de ses rayons, on s’est tous précipité pour pouvoir les capter, comme la foule en délire à l’ouverture d’un  premier jour de soldes chez La Pomme.
C’est donc durant les vacances de Pâques que j’ai pour ma part commencé ma cure de soleil sur la plage, en n’hésitant pas à me comporter comme une véritable chipolatas sur une grille de barbecue. Et quel bonheur de retrouver la sensation du sable qu’on laisse glisser entre ses mains transformées pour l’occasion en sablier vivant. La seule petite erreur fut sans doute celle d’avoir mis à la va-vite dans ma valise le premier maillot de bain trouvé, ne pouvant imaginer un seul instant qu’il serait susceptible de servir. Alors lorsqu’il a fallu se vêtir dudit maillot, quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’il avait rétréci (en tout cas c’est la seule explication plausible et 100% mauvaise foi que j’ai pu trouver). Ce rétrécissement me fut d’ailleurs signalé par mon fils Watson et son tact génétiquement paternel…
Revenons donc sur cette première journée gorgée de soleil qui fut suivie par une nuit volcanique. Non, je vous arrête tout de suite, ce n’est pas ce que vous pensez mais juste une image pour illustrer la température de mon corps victime d’agression solaire (#balancetesuv).
Tout ça pour dire que dès les premiers jours de mai, nous avons tous pu rattraper la vitamine D perdue, grâce à des ponts grandioses dignes du viaduc de Millau.  C’est ce qu’on appelle au bureau, les semaines gruyères, ces semaines où il ne se passe pas grand-chose, où tu peux difficilement avancer sur tes dossiers, parce que si toi tu es au boulot, les trois-quart des collègues sont en  train de trinquer du rosé, de remonter sur un vélo après des mois d’abstinence, ce qui provoquera le lendemain en remontant dessus, quelques douleurs fessières. Mais c’est pas grave, on est tellement content de bouger, de sortir, de profiter de ces jours qui rallongent et qui sentent bon la grillade et la salade composée.
C’est aussi le mois du rangement ; quel bonheur de mettre en quarantaine cent-cinquantaine, manteaux pull et blousons qui n’auront pas chômés. On est plein d’énergie nouvelle quitte à déclencher des tempêtes de ménage : allez, si je me faisais la baie vitrée pour effacer ces mauvaises trainées de pluie incrustée comme des traces de limaces.  
Mais une fois la tornade blanche passée ("et c’est tant mieux parc’que j’f'rai pas ça tous les jours"), place à l’envie d’acheter, de se vêtir léger. Mais avant de se vêtir léger, il y a le mot "léger" qui provoque des angoisses caloriques. Alors, je me suis enfin décidée à remplacer ma balance qui avait trépassé depuis plusieurs années mais dont l’absence ne me…pesait pas tant que cela. Et je tente depuis mai de perdre des kilos en passant tous les matins sur cet instrument de torture. Mais quelle idée, me direz-vous, de commencer un régime en mai, le mois des déjeuners et dîners prolongés entre amis avec en guest stars Mozarella, Pana Cotta, Mr Spritz et Mme Rosé avec leurs enfants, Tartare, Frites et Merguez. C’est toute l’ambiguïté de ce cinquième mois de l’année qui soulève en nous des envies contradictoires. Il n’empêche que la carte bleue devient rouge : elle aussi chauffe la braise, quitte à prendre du taille 40, pour gérer l’urgence de se sentir en été.
Côté terrasses c’est l’effervescence, les places à l’ombre sont les plus convoitées. Paris sort elle aussi sa garde-robe d’été, en proposant ses quais aux endroits les plus branchés.
Pendant ce temps, le festival de Cannes plonge dans son cinéma à l’aide de ses palmes.
Même l’Angleterre connait sa tempête de ciel bleu ce qui ajoute la cerise on the cake des mariés Meghan et Harry ; "Quand Harry rencontre Meghan" aurait pu être le titre du film diffusé pendant toute une journée avec en moment culte, le passage où, fou d’admiration, on peut lire sur les lèvres d’Harry : "you look amazing, I am so lucky". Rendez-vous dans 20 ans…
Personnellement je n’ai pas regardé la retransmission, toute occupée que j’étais à jouer les ultra supporters de l’équipe de Watson, qui finira d’ailleurs par gagner la compétition et ce, malgré les tornades régulières de fumée du stand de merguez sur le terrain de foot.
Mai s’achève, Les mamans sont à la fête et s’émerveillent devant le cadre photo orné de coquillettes.
Roland Garros ouvre ses portes avec son lot de cris des joueurs dans l’effort, de chorégraphies magistrales, sur une terre plus que battue pour notre plus grand plaisir sadique.
Juin arrive à grand pas. Espérons qu’il saura prendre exemple sur son grand-frère "Mai"et ainsi nous offrir une prolongation de ces doux parfums d’été.
Mais comme le dit le proverbe malheureusement fort méconnu : "si en mai fais ce qu'il te plait, en juin tu f'ras moins l'malin".

lundi 21 mai 2018

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #55


Lundi : CHRONIQUE D’UN RÉGIME ANNONCÉ
Je déclare officiellement démarrer ce jour une énième tentative pour mettre fin à l’invasion graisseuse dont je suis l’innocente victime.
Mardi : CA DEVIENT LASSANT NON ?
Collègue : "il faut que vous poussez la réflexion."
Mercredi : SO DISGUSTING
Ce matin dans le bus, je suis assise en face d’un homme qui sue du gras de cheveux, je crois que je vais rendre.
Jeudi : TERRASS HOTEL PARIS 18
Prendre de la hauteur pour refaire le monde, en admirant la Capitale et assister au coucher de soleil,  what else ?
Vendredi : J’AI PAS LE DROIT DE LE DIRE MAIS…
Une femme dans le RER au téléphone : "Je ne peux pas t’en dire plus Catherine, je suis tenue à la confidentialité mais sache qu’une annonce sera faite lundi. Et, tout ce que je peux te dire c’est reste sereine."
Samedi : ON EST LES CHAMPIONS
Aujourd’hui, c’est une journée dédiée au tournoi régional de foot dans une ambiance enfumée par mes ennemies Merguez Saucisses et Frites et survoltée par la victoire de l’équipe de Watson.
Dimanche : C’EST QUI LES ROIS DU MARKETING ?
Connaissez-vous le dernier slogan pour les déodorants AXE ? Je vous préviens c’est du lourd : "Sois frais et sens bon."

lundi 14 mai 2018

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #54



Lundi : SOIS CON ET TAIS-TOI
Collègue en réunion : "il y a deux solutions à notre problème : soit qu’on décide de poursuivre, soit qu’on n’y va pas."
Mardi : PSG-LES HERBIERS
Quand "poteau" rime avec "Pichot", le PSG finit pas gagner mais pas "les doigts dans l’nez".
Mercredi : DANCING IN THE LIFT
Mon défi du matin si je suis seule dans l’ascenseur : utiliser les quelques secondes qui me relient à mon étage de bureau pour pratiquer la plus déjantée des chorégraphies et ressortir sage comme une image.
Jeudi : SAGESSE MATINALE
Moi au réveil de Watson : "Bonjour mon crapaud ! Dis-donc tu as l’air d’être en forme ce matin, tu as une tête bien reposée."
Watson : "oui c’est parce que quand je me suis réveillé, je me suis senti plus mature."
Vendredi : "VERS LA BEAUTÉ" DE DAVID FOENKINOS
Un peu déçue par ce livre mais toujours admirative de ses métaphores : "Elle n’arrivait toujours pas à parler mais les mots se trouvaient maintenant sur le rivage de la parole."
Samedi : À PLEIN RÉGIME
Aujourd’hui je me lance dans un tri de mes vêtements et me constitue une pile que je nomme intérieurement "si j’maigris".
Dimanche : RÉGIME SANS SOUS SUCRE
Quelqu’un sait où est la tarte aux fraises ? Ben dans ton cul je crois.

dimanche 6 mai 2018

Complément d'enquête sur une soirée foot à la maison






Il y a quelques jours était diffusé sur W9, un match de foot apparemment hyper méga important : OM contre Salzbourg. En vacances à l’ile d’Yeu avec un ami (Francis pour son anonymat), ses deux garçons (Ben et Nuts), sa fille et une de ses copines, la question ne se posa même pas de le regarder ou pas. C’était manifestement comme une évidence pour toute la tribu masculine y compris mon "marai" Sherlock et mon fils Watson. Les deux adolescentes optèrent étonnement pour une sortie crêperie sur le port.
Je décidai pour ma part de me porter volontaire afin d’analyser dans les moindres détails ce phénomène très particulier que l’on appelle communément une soirée foot. Je tiens néanmoins à préciser en toute franchise, que je ne suis pas réfractaire au foot et que toute petite, je fus  bercée par la voix de Thierry Roland. Alors oui je l'avoue, je prends plaisir à regarder certains matchs. Je suis même en capacité de vous expliquer les règles y compris celles du "hors-jeu", c’est pour dire. Bref je suis en toute modestie plutôt calée, en tout cas plus que Sherlock qui a appris à aimer le foot sur le tard, depuis que Watson le pratique en club, c’est-à-dire deux ans. J’admire la capacité de mon mari à être devenu en si peu de temps un parfait supporter avec toute l’élégance et la retenue que cela peut parfois comprendre…

Mais revenons à notre fameuse soirée pour laquelle les préparatifs démarrèrent dès la fin de la matinée. En balade sur le port, Francis préconisa que nous fassions les réservations de Pizza dès que possible pour être sûrs qu’elles soient prêtes dans les temps, c’est-à-dire avant ce qu’on appelle le fameux "coup d’envoi". Le menu d’ailleurs de cette soirée ne souffrait d’aucune discussion possible : c’était pizza ou pizza. Par je ne sais quel miracle, nous avons échappé à la boisson de prédilection, celle qui déclenche des envies plus que pressantes, de préférence au moment des actions dites "décisives". Toujours est-il que le menu choisi à la majorité masculine, me permit donc de me consacrer à mon activité d’observation avant même que le match ne démarre ; dès l’heure qui précéda le début de la partie, la télévision était positionnée sur la chaîne de l’Equipe (canal 21) pour écouter les prévisions des chroniqueurs et leur finesse ; notre cher Ray (mond Domenech) et ses copains se lancèrent dans quelque pronostic pas forcément vital.
La soirée faillit être avortée 5 minutes avant le démarrage : pour je ne sais quelle raison, la télévision refusait d’émettre le moindre signal pour la chaine W9. D’un coup d’un seul, la tension passa haute et les visages virèrent au blanc sucre glace malgré les coups de soleil du jour. Fort heureusement, une reprogrammation générale des chaînes permit de rétablir le contact avec les petits hommes bleus et le ballon magique.

Assise légèrement en retrait pour observer à loisir les comportements de Francis, Ben, Nuts, Sherlock et Watson je pouffe et prends des notes :
Sherlock : "nan mais tu ne te rends pas compte Charlie, les trois quarts des français font comme nous ce soir !"
Le supporter n’est jamais dans l’excès, c’est bien connu. 
Le match commence : Watson, Ben et Nuts engloutissent leurs pizzas les yeux aimantés sur l’écran.
Francis vissé sur sa chaise émet enfin un son : "ça sent bon là, ils font le taf."
Sherlock : "Ils sont pas là par hasard ; il est long le parcours pour en arriver là."
A cet instant précis, j’hésite à lancer un concours géant de la phrase à deux balles mais les citations sans fond se poursuivent plus percutantes les unes que les autres :
Sherlock : "Ca va pas être si simple que ça."
Francis : "Nan."
On frôle la palme d’or de la réplique quand soudain c’est le but. Comme dans tout match de foot, tel un mouvement mécanique, les supporters se lèvent pour acclamer la performance. C’est ainsi que Sherlock bondit de son fauteuil, emportant dans sa liesse son verre de vin rouge qui vacille et qui, par je ne sais quel miracle, évite le fauteuil crapaud si cher à sa tendre belle-mère.
Les enfants explosent de joie, entament des chorégraphies, les croûtes de pizzas tremblent dans les boites secouées par la victoire. Je profite de ce moment d’exaltation pour m’éclipser chercher du bois pour la cheminée. Mon absence n’est bien sûr absolument pas remarquée tellement la concentration masculine footballistique est à son apogée.
A mon retour, un débat est en cours. Le but a-t-il été mis avec la main ?
Francis :"il marque de la main et alors ? On s’en fout y’a pas l’arbitrage vidéo."
Le foot, c’est aussi ça parfois : la victoire de la mauvaise foi.

Et puis le match se poursuit, lent sans action : les yeux des 3 garçons se font de plus en plus lourds mais Ben, telle une cacahuète grillée à sec, a soudain un regain d’énergie : "enroule, enroule !"
Francis enchaîne en criant quasiment: "à gauche, à gauche, y’ a un boulevard !". Oui parce qu’il faut le savoir, les joueurs ont la capacité d’entendre et de  prendre note de tous les conseils donnés par les téléspectateurs où qu’ils soient.
C’est la mi-temps, les hommes sortent se détendre histoire d’analyser un peu mieux la situation :
"On va y arriver ; il faut pas qu’on relâche la pression."
"On"… le "on" de la victoire. Notez bien que si l’équipe que vous soutenez perd, le "on" se transforme en  "ils", ce qui pourrait donner : "ils jouent vraiment comme des culs".

La deuxième période est fadasse malgré un deuxième but pour "notre" équipe. Les joueurs crachent de plus en plus, se grattent les parties sans modération, se mouchent sans mouchoirs.  Francis et Sherlock détendus du string par une victoire presqu’acquise, ont changé de registre de dialogue : lorsque le joueur Clinton fait son entrée dans le stade, Francis lâche : "Clinton est hilare".
Et quand Dabour (prononcé dabur) fait une action, Sherlock évoque sa femme Yvette, parce que… "Dabur sur Yvette"… On frôle le très gras mais ça fait partie du jeu.

Le match s’achève. Il est l’heure pour les chroniqueurs de la chaîne l’Equipe de prendre le relais,  d’échanger leurs points de vue et de se foutre sur la gueule ; si si je vous jure, au prochain match essayez cette chaîne cinq minutes et vous verrez.
Les enfants vont se coucher en toute lucidité : "pas terrible le match mais c’était quand même une bonne soirée". Parce que oui il faut bien l’avouer, qu’on aime ou pas le foot, une chose est sûre c'est qu'il y a un côté festif inimitable, unique, sublimé parfois par des phrases cultes des commentateurs :
"l'équipe de France est championne du monde, vous le croyez ça ? Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin le plus tard possible. Ha c'est superbe ! Quel pied ! Ah quel pied oh putain ! oh lalalala, oh c'est pas vrai !" Thierry Roland 12 juillet 1998.