Je ne sais pas vous mais s’il est un mois de
l’année que j’affectionne particulièrement c’est celui de de mai et cette année
encore plus spécifiquement. Il faut avouer que la grisaille, la pluie, le froid
et même la neige avaient jusqu’ici fait carton plein, à l’image d’un bon
épisode de Game Of Thrones côté Winterfell pour les addicts. Alors quand le soleil s’est enfin décidé à
montrer le bout de ses rayons, on s’est tous précipité pour pouvoir les capter,
comme la foule en délire à l’ouverture d’un premier jour de soldes chez La Pomme.
C’est donc durant les vacances de Pâques que j’ai
pour ma part commencé ma cure de soleil sur la plage, en n’hésitant pas à me
comporter comme une véritable chipolatas sur une grille de barbecue.
Et quel bonheur de retrouver la sensation du sable qu’on laisse glisser entre
ses mains transformées pour l’occasion en sablier vivant. La seule petite
erreur fut sans doute celle d’avoir mis à la va-vite dans ma valise le premier
maillot de bain trouvé, ne pouvant imaginer un seul instant qu’il serait susceptible
de servir. Alors lorsqu’il a fallu se vêtir dudit maillot, quelle ne fut pas ma
surprise de constater qu’il avait rétréci (en tout cas c’est la seule
explication plausible et 100% mauvaise foi que j’ai pu trouver). Ce rétrécissement
me fut d’ailleurs signalé par mon fils Watson et son tact génétiquement paternel…
Revenons donc sur cette première journée gorgée de
soleil qui fut suivie par une nuit volcanique. Non, je vous arrête tout de suite, ce n’est
pas ce que vous pensez mais juste une image pour illustrer la température de
mon corps victime d’agression solaire (#balancetesuv).
Tout ça pour dire que dès les premiers jours de
mai, nous avons tous pu rattraper la vitamine D perdue, grâce à des ponts grandioses
dignes du viaduc de Millau. C’est ce qu’on
appelle au bureau, les semaines gruyères,
ces semaines où il ne se passe pas grand-chose, où tu peux difficilement
avancer sur tes dossiers, parce que si toi tu es au boulot, les trois-quart des collègues sont en train de trinquer du rosé, de remonter sur un
vélo après des mois d’abstinence, ce qui provoquera le lendemain en remontant
dessus, quelques douleurs fessières. Mais c’est pas grave, on est tellement
content de bouger, de sortir, de profiter de ces jours qui rallongent et qui
sentent bon la grillade et la salade composée.
C’est aussi le mois du rangement ; quel
bonheur de mettre en quarantaine cent-cinquantaine, manteaux pull et
blousons qui n’auront pas chômés. On est plein d’énergie nouvelle quitte à
déclencher des tempêtes de ménage : allez, si je me faisais la baie vitrée
pour effacer ces mauvaises trainées de pluie incrustée comme des traces de
limaces.
Mais une fois la tornade blanche passée ("et c’est tant mieux parc’que j’f'rai pas ça
tous les jours"), place à l’envie d’acheter, de se vêtir léger. Mais
avant de se vêtir léger, il y a le mot "léger" qui provoque
des angoisses caloriques. Alors, je me suis enfin décidée à remplacer ma
balance qui avait trépassé depuis plusieurs années mais dont l’absence ne me…pesait
pas tant que cela. Et je tente depuis mai de perdre des kilos en passant tous
les matins sur cet instrument de torture. Mais quelle idée, me direz-vous, de
commencer un régime en mai, le mois des déjeuners et dîners prolongés entre
amis avec en guest stars Mozarella, Pana Cotta, Mr Spritz et Mme Rosé avec
leurs enfants, Tartare, Frites et Merguez. C’est toute l’ambiguïté de ce
cinquième mois de l’année qui soulève en nous des envies contradictoires. Il n’empêche
que la carte bleue devient rouge : elle aussi chauffe la braise, quitte à
prendre du taille 40, pour gérer l’urgence de se sentir en été.
Côté terrasses c’est l’effervescence, les places à
l’ombre sont les plus convoitées. Paris sort elle aussi sa garde-robe d’été, en
proposant ses quais aux endroits les plus branchés.
Pendant ce temps, le festival de Cannes plonge dans
son cinéma à l’aide de ses palmes.
Même l’Angleterre connait sa tempête de ciel bleu
ce qui ajoute la cerise on the cake des mariés Meghan et Harry ; "Quand Harry
rencontre Meghan" aurait pu être le titre du film diffusé pendant toute
une journée avec en moment culte, le passage où, fou d’admiration, on peut lire
sur les lèvres d’Harry : "you
look amazing, I am so lucky". Rendez-vous dans 20 ans…
Personnellement je n’ai pas regardé la retransmission,
toute occupée que j’étais à jouer les ultra supporters de l’équipe de Watson,
qui finira d’ailleurs par gagner la compétition et ce, malgré les tornades
régulières de fumée du stand de merguez sur le terrain de foot.
Mai s’achève, Les mamans sont à la fête et s’émerveillent
devant le cadre photo orné de coquillettes.
Roland Garros ouvre ses portes avec son lot de cris
des joueurs dans l’effort, de chorégraphies magistrales, sur une terre plus que
battue pour notre plus grand plaisir sadique.
Juin arrive à grand pas. Espérons qu’il saura
prendre exemple sur son grand-frère "Mai"et ainsi nous offrir une
prolongation de ces doux parfums d’été.
Mais comme le dit le proverbe malheureusement fort méconnu : "si en mai fais ce qu'il te plait, en juin tu f'ras moins l'malin".