dimanche 11 novembre 2018

Dans la peau de Donald Trump


Dans le cadre d'une masterclass d'écriture que je poursuis actuellement, l'un des exercices consiste à se mettre dans la peau d'une personne que l'on déteste. J'ai choisi...

Salut journal de mes deux,

Je te préviens tout de suite, je ne suis pas d’humeur aujourd’hui. Je sors d’une conférence de presse où ce miteux correspondant de CNN m’a totalement manqué de respect. Je lui ai demandé à plusieurs reprises de se taire, ce qu’il a délibérément refusé de faire. Et cette potiche d’employée n’a même pas été foutue de lui enlever le micro ! Encore une qu’il va falloir que je vire fissa. J’aurais bien passé mes nerfs sur cette gourdasse de Melania mais personne n’est en capacité de me la dénicher. Pour une fois qu’elle pouvait m’être utile…

Je peux te dire qu’il n’est pas prêt de refoutre les pieds à la maison Blanche ce minable de journaliste. Il m’a pris pour qui ce tocard ? Il sait qui je suis ? On ne s’adresse pas de cette manière au Président.  Je ne suis n’importe qui : je suis LA  référence des présidents des Etats-Unis d’Amérique. Parce que j’ai tout, absolument tout, à commencer par mes dollars qui coulent à flot comme mes milliards de  globules dans mes veines. Et si j’ai envie d’étaler mon pognon aux yeux du monde que je domine, rien ne m’en empêche et « je ne crois pas que les gens aient envie de voir le Président porter lui-même sa valise, en sortant d’Air Force one. C’est comme ça. »* Time Magazine.


J’ai l’argent mais pas seulement. J’ai la Puissance. Je suis un putain d’homme d’affaires. Le nom TRUMP est connu dans tous les secteurs d’activité depuis des décennies. J’ai même mon étoile sur Hollywood Boulevard. Et je suis BLANC. C’est ça l’Amérique, retour aux sources. Fini l’Obama show, fini la présidence à la sauce empathique. On me trouve antipathique et méprisant ? Je ne suis pas là pour me faire des amis et d’ailleurs je n’en ai  pas besoin. Je suis là pour régner, pour gouverner, pour imposer MES idées, pour rendre l’’Amérique aux citoyens américains. Regarde comme je suis acclamé quand je débarque dans l’Amérique profonde chez les péquenauds. Moi je sais leur parler, avec des mots simples. Il faut être direct avec eux, pas la peine de  faire des longs discours, de toute façon ils ne comprendraient rien ces bouseux.  Au moins eux, ils n’osent pas me critiquer, ils me vénèrent ; peut-être parce qu’ils ont peur ?! Ils ne sont sans doute pas les seuls. Je veux faire peur, je veux qu’on me craigne car oui, je suis capable de tout pour me faire remarquer, pour que l’on parle de moi dans le monde entier. Je ne suis pas du genre à me débiner et je ne fais pas dans le politiquement correct. Oui je suis impulsif et si quelque chose ne me plait pas, je ne me gêne pas pour le montrer. Je ne suis pas une lopette moi. J’en ai dans le calbut. J’ai des couilles en or massif ; dommage que Melania n’en prenne pas soin. LOL je suis trop drôle ce soir !
A propos de Melania, il faut vraiment qu’elle se reprenne. Son attitude distante vis-à-vis de moi lors de nos apparitions en public risque de me desservir. Dès que je lui prends la main, elle se raidit comme un coup de trique. Mais qu’est-ce qu’elle veut de plus cette greluche ? Elle est mariée avec l’homme le plus puissant du monde, elle pourrait faire un minimum d’efforts et me remercier de l’avoir choisie !  Va peut-être falloir que j’augmente son agent de poche histoire de la calmer. Les gonzesses sont vraiment toutes des ingrates et des incompétentes. Sur la durée, elles ne tiennent pas la route.  Au moins, grâce mon élection, j’ai sauvé l’Amérique d’une présidence féminine vouée au chaos.

Bon, allez, suis crevé,  faut que j’aille mettre la viande dans le torchon, j’ai encore une grosse semaine de déplacements en perspective. J’aime assez ces moments où je suis seul sur scène face à ces milliers de regards pleins d’espoirs et de reconnaissance. Je fais mon show, je suis leur Dieu. J’ai enfin l’impression d’être aimé. Mais qu’est ce qui me prend ?! Je fais dans le sentiment maintenant ?! C’est à cause de toi sale journal de mes deux. Tu te prends pour mon psy ? Allez bouge de là, je vais me coucher,  mais je signe histoire de laisser ma trace.











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