Mais dis-donc Charlie, tu n’as pas fait de post de
bonne année ?! Non et c’est volontaire car j’aurais été tentée de
reprendre intégralement mon texte de 2017 (que je vous invite d’ailleurs à relire
et partager si vous êtes en mal de voeux "On vous souhaite toute le bonheur du monde même si...").
Je préfère démarrer cette
année par une présentation de mes meilleures dernières lectures qui je l’espère,
vous procureront autant de bonheur et d’émotion qu’il en a été question pour
moi.
La Pitié
dangereuse - Stefan Sweig
Cet écrivain est jusqu’à présent mon favori et
c’est avec une délectation absolue que j’ai relu le livre qui m’a permis de le
découvrir.
Je suis fan number one de sa prose : des
phrases rythmées, percutantes, des métaphores incroyables, des descriptions
éblouissantes. Et ce qu’il y a de plus fort et de plus fou,
c’est que toutes ses œuvres écrites il y a presque cent ans, restent
d’actualité grâce à un style qui défie l’espace temps et à son talent « d’analyse subtil des
consciences ». Si notre monde évolue, les relations humaines et les
comportements associés restent les mêmes.
Il est donc ici question de pitié, ce sentiment ô
combien dérangeant mais sans doute inévitable au sein de la palette de ressentis de
l’être humain.
Le livre n’est pas drôle mais la spirale infernale
dans laquelle sont plongés le narrateur et sa pitié, fait de l’histoire une authentique
œuvre à suspense. Et comble du comble, le lecteur finit lui-même par avoir pitié
du comportement du narrateur.
A consommer et re consommer sans modération.
Je vais m’y
mettre - Florent Oiseau
Alors on change littéralement de registre. Au cours d’une de mes déambulations dans une
librairie, je suis tombée sur ce livre dont le titre m’a fait sourire, allez
savoir pourquoi. Format parfait pour mon sac à main, un petit 200 pages, je
l’ai avalé en deux trajets boulot/dodo.
Le sujet n’est pas des plus gais puisqu’il s’agit
d’un homme d’une quarantaine d’années au chômage, qui ne fait strictement rien
de ses journées par paresse, vit seul, adore le côte du Rhône, les knakis et les poissons
panés. "Le sujet est noir et son traitement est hilarant."(Sophie
Delassein de l’Obs).
J’ai tellement ri dans les transports que mes
voisins me regardaient avec un air mi étonné, mi affligé. Oui parce que dans
les transports en commun, l’attitude collective jugée normale, est celle de faire
la tronche.
Côté style littéraire, il est direct, incisif en mode langage parlé. C’est
parfois trash, cru mais ça fonctionne. J’ai en fait eu l’impression de lire un
sketch d'un one man show.
Et puis il y a parfois des trouvailles, ce genre de
phrases qui raisonnent et qui typiquement comblent ma soif de lire : "Les
soucis de dernière minute ne se pointent jamais en avance."
Voilà, je ne suis pas certaine que ça plaise à tout
le monde, si certains considèrent que l’on ne peut pas rire de tout mais moi j’ai
adoré.
"Derrière
la loufoquerie, un premier roman gouailleur et incroyablement maîtrisé". Néon
La perle et
la coquille - Nadia Hashimi
"Une
épopée passionnante sur la condition féminine, merveilleusement bien écrite, et
inoubliable. Un véritable coup de cœur." Vie pratique Féminin
Si vous avez envie d’en savoir plus sur la place de
la femme en Afghanistan dans les années 2000 mais également en 1900, ce livre
est pour vous. On y découvre que malheureusement en l’espace de cent ans les
choses n’ont pas évolué. Certaines coutumes comme la "bacha posh" sont à peine croyables et tellement hypocrites : travestir les filles en
garçons jusqu’à l’âge de leurs mariages, pour leur donner la possibilité de goûter
aux joies de la liberté, de vivre, jouer, se déplacer dans les rues en toute
insouciance. Parées d’un prénom masculin temporaire, les filles transformées disposent de la
considération et de l’amour éphémère de leurs pères respectifs et des hommes qui les
entourent.
La femme est un objet, vit parfois comme un animal
que l’on frappe sans retenue. C’est effrayant mais la violence est une pratique
courante. Et puis, il y a cette volonté masculine de maintenir les femmes dans l’ignorance,
en leur interdisant la télévision par exemple, comme si l’accès au savoir
constituait un risque pour la prédominance masculine.
Je ne serais pas étonnée que ce livre soit décliné
en film ; en tout cas, ce serait un merveilleux moyen de prise de
conscience universelle, qu'il existe encore de nos jours, d'inacceptables invraissemblances.
Les délices
de Tokyo - Durian Sukegawa
Encore un livre acheté par impulsion grâce à son
titre qui m’a attirée pour je ne sais quelle raison. Le pitch en 4ème
de couverture a fini le travail de persuasion.
Il est question de recette
de cuisine sucrée qui fait saliver et d’une femme mystérieuse. Je vous en livre la première
phrase : « écouter la voix des
haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts
mystérieusement déformés, pour réussir le « an » la pâte de haricots
rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises.
Difficile de le raconter mais le premier mot qui m’est
venu au terme de ma lecture c’est : "délicat". C’est un livre
sur une rencontre entre un jeune homme et une vieille dame qui bouleversera leurs
vies.
Chaque page à son lot de poésie, du parfum des pâtisseries
japonaises que l’on rêve de pouvoir fabriquer en respectant la tradition, de cerisiers
qui composent avec les saisons, de secrets étonnants, de courage et d’amour.
"Une superbe déclaration aux sens." ELLE
Bonnes lectures 2018 !
Merci pour ce partage ...je me délecte à l'avance !!
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