Force est de constater que mes articles concernant
mes goûts et commentaires littéraires, sont loin de susciter autant d’intérêt
qu’un post qui parle de mes états d’âmes ou de mes coups de gueules journaliers.
J’ai malgré tout décidé de continuer cette rubrique, ne serait-ce que pour ma
propre personne, pour tout simplement ne pas oublier ce que je lis et ressens
en parcourant ces lignes d’écritures multiples et variées.
J’ai décidé de vous épargner mon "regard" sur les livres
que je n’ai pas aimés, non seulement par respect envers les écrivains dont j’admire
la profession mais surtout parce que mon désintérêt ou mon jugement littéraire négatif,
est loin de constituer une référence universelle.
La PROMESSE DE L’aube - ROMAIN GARY
Merci au 7ème art d’avoir porté cette œuvre sur les écrans. Pour ma part, écouter l’acteur Pierre Niney parler de son personnage Romain Gary, m’a donné une envie folle de lire ce livre. De cet auteur je ne connaissais rien si ce n’est le livre lu dans ma jeunesse, "La vie devant soi" d’Emile Ajar. A l’époque je me souviens, je ne comprenais pas l’intérêt des pseudos. Maintenant moi-même à l’aube d’une reconnaissance universelle voire interplanétaire, je mesure l’importance de conserver mon anonymat.
Je n’imaginais pas Romain Gary si drôle, maniant l’autodérision
avec une puissante dextérité. Certaines scènes sont délicieusement comiques :
sa démonstration de tennis devant le roi de Suède, sa passion gustative des
cornichons à la russe, sa consommation démesurée de croissants et la
description qu’il en fait, est à l’image du ton de ce livre, un mélange d’extravagance,
d’excès de tout et d’une tendre naïveté : "j’ai conservé une très grande tendresse pour les croissants. Je trouve
que leur forme, leur croustillance, leur bonne chaleur, ont quelque chose de
sympathique et d’amical."
Mais ce livre est avant tout un hommage à sa maman :
cette femme prête à tout pour subvenir aux besoins de leur vie courante,
devrais-je dire, de la vie de son fils, son unique raison d’exister, de se
battre au quotidien seule et de porter son enfant dans la lumière d’une
reconnaissance. Grande gueule et fumeuse de gitanes,
ayant le sens des affaires plus ou moins honnêtes, elle possède des
idées de carrières pour son fils plus prestigieuses les unes que les autres. Elle
est attendrissante sans doute étouffante et l’on mesure distinctement que son
côté autoritaire et sans concession a pesé lourd sur l’éducation de son enfant.
C’était une femme au caractère volontaire, porté par une vitalité, un courage
admirable et source d’une inspiration pour son fils, qu’elle n’aurait pas
imaginé.
LA PORTE –
MAGDA SZABO
C’est avant tout la couverture du livre qui a attiré mon regard. Tout simplement parce que je trouve les portes photogéniques et tellement symboliques : un mélange entre le mystère de ce que l’on est susceptible de trouver derrière et le témoignage de l’Histoire, du temps qui passe, avec ses boiseries d’une époque et ses poignées à loquet.
La narratrice raconte ses relations avec sa
domestique qui resta chez eux pendant vingt ans. Tout l’intérêt du livre repose
sur cette femme qui malgré sa fonction, revendique sa liberté de faire son
travail comme elle l’entend, sans hésiter à montrer de manière parfois violente
et étonnante son mécontentement envers ses patrons. Plus le lecteur avance dans
l’histoire, plus il sent l’emprise de la domestique sur le couple qui l’emploie.
C’est psychologiquement déroutant. Tout pourrait se résumer dans cette phrase : "c’est elle qui réglementait notre
relation et elle en réglait le thermostat avec économie et rationalité".
Ah j’allais oublier, habitant dans le même immeuble
que ses patrons, elle refuse à quiconque, l’accès à son domicile…
LE SEL DE LA VIE – FRANCOISE heritier
J’ai découvert cet auteur dans l’émission "La grande Librairie",
une anthropologue renommée avant tout et amoureuse des mots. Cette femme en
fauteuil roulant sur le plateau semblait malgré tout, extraordinairement pleine de vie,
rayonnante lorsqu’elle nous parlait de son amour pour l’existence. Quelques
jours après l’enregistrement de l’émission, elle quittait ce monde en toute
discrétion mais avec un formidable cadeau "Le sel de la vie" et
certainement d’autres œuvres qui font partie de "la liste de mes envies"...
Ce livre est étonnant car comme elle l’explique dans les premières
pages, "c’est une énumération qui
suit, une simple liste, en une seule grande phrase […]. Il s’agit de
sensations, de perceptions d’émotions, de petits plaisirs, de grandes joies, de
profondes désillusions parfois et même de peine, bien que mon esprit se soit
tourné vers les moments lumineux de l’existence."
Vous l’aurez compris enfin je l’espère, ce livre fait du Bien, c’est
une bouffée d’oxygène ; il donne envie au lecteur de lister SON sel de SA
vie. En tout cas pour ma part, je compte bien tenter l’exercice pour ce qu’il procure en souvenirs et pour encore
mieux prendre conscience, de tous ces moments de l’existence qui rendent unique
notre passage sur cette planète.
L’AUTRE QU’on adorait – catherine CUSSET
J’ai
presqu’envie d’en écrire le moins possible pour vous laisser découvrir ce livre
d’une intensité particulière. Si vous lisez la quatrième de couverture, vous
aurez sans doute tendance à vous dire :"oh bein ça n’a pas l’air
très drôle cette histoire". C’est vrai puisque dès les premières pages,
on comprend que le personnage principal connait une fin tragique. Mais ce n’est
pas l’intérêt du livre. C’est la manière dont la narratrice qui a connu cet
homme, fait un flash-back sur sa vie en s’adressant à lui directement et
toujours au présent : "je ne
peux pas dire autre chose que "tu". "il" est trop
distant, comme si je parlais de toi à un autre. "il" te tue encore
un peu plus".
On découvre
au fil des pages, un jeune homme plein de vie, de rêves, d’illusions, "un jouisseurs qui aime le vin et la
littérature, la chair, la bonne chère et les concepts". On avance au
Présent, dans sa découverte de New-York, son intégration, ses conquêtes
amoureuses, ses copains, son rapport avec l’autorité, ses ambitions
professionnelles mais aussi ses erreurs et parfois sa paresse. Au-delà de l’intérêt
que suscite cette forte personnalité, les descriptions faites de New-York et de
ses environs, donnent envie de découvrir cette ville aux multiples facettes ou
bien d’y retourner.
Ce livre est fort, puissant, à la hauteur sans doute de ce
personnage que l’on aurait aimé rencontrer.
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