samedi 10 septembre 2016

Running and co


Récemment une amie m’a demandé comment je faisais pour courir parce que selon elle, « y a pas pire comme sport à pratiquer ».
Ca fait bientôt deux ans que je me suis mise au Running de façon plutôt régulière. Je crois pouvoir dire que j’ai trouvé l’activité qui me correspond mais je dois avouer qu’avant d’en arriver là, j’ai testé tous types de remises en forme.

J'ai commencé par le club de gym local à destination de la « Silver Academy » mais ça, je m’en suis rendue compte après m’être inscrite : moyenne d’âge 65 ans comme l’âge du prof ceci dit plutôt bien conservé (le contraire aurait été inquiétant). Lieu : la salle de gym de l’école du coin, qui l’hiver absorbe toute la froideur extérieure et par temps de pluie,  accueille de-ci de-là quelques gouttes qui tombent invariablement à l’endroit où vous vous trouvez, je sais pas pourquoi. Activités : après quelques tours de salle au pas de course (enfin quand je dis course…) en guise d’échauffement, une suite d’exercices, toujours les mêmes et ce, deux fois par semaine pendant une heure : squats, fentes, ciseaux, pompes, gainage, relaxation… le tout sans musique avec un bruit de fond permanent des vieilles copines qui s’étirent en s’racontant leur life.
J’ai tenu deux ans, entourée de deux voisines beaucoup plus assidues que moi.
Mais franchement, c’était d’un chiant et puis, constater que la plupart des retraités étaient plus performants que moi, y' avait d’quoi se choper las boulas…

Alors j’ai ensuite essayé le club concurrent de la ville qui présentait une foule de cours divers et variés tous les jours de la semaine. Au départ, bien entendu, j’ai eu envie de tout faire ; je m’imaginais déjà avec un corps sublime, la cuisse ferme, la fesse rebondie et le ventre aplati. Là aussi les cours avaient lieu dans un pur gymnase défraîchi (pléonasme) mais là au moins, tout se faisait en musique ; faut que tu bouges ton corps, y a une ambiance de « foly » à tel point que la salle n’est plus assez grande pour accueillir tout le monde et que tu te retrouves à marcher sur le step de ta voisine ou la tête allongée sous les pieds de celle de derrière. Au bout d’un an, forfait également.

J’ai fini par tester  LE CLUB de gym de la région où tu peux faires les sports, en extérieur en intérieur, deux piscines, cours collectif ou en solo ; accompagnement d’un coach pour définir ton programme. On en parle de mon coach ou pas ? C’est-à-dire qu’avant de le rencontrer je l’imaginais jeune, musclé et beau (normal, le syndrôme de la cougar) ; bein en fait, pas là non : âge indéfinissable, y avait que les muscles sauf si on aime le genre grand, cheveux longs et gras, lunettes de vue improbablement moches et bagues à tous les doigts.  Bon ça ne m’a pas empêché de définir avec lui mon programme à base de vélo assis, de machine où t’es debout et tu fais des grands pas en tenant des sortes de bâtons ; bref t’as l’air ridicule  mais il parait qu'c’est efficace.
Côté collègues de sport, je suis passée dans la gamme au-dessus ; c’est la course à celle qui aura le truc le plus moulant et le plus voyant et là ça plaisante pas : elle regarde l’écran de contrôle de sa machine, minute par minute pour constater le nombre calories perdues en ayant l’air de ne pas se fatiguer le moins du monde, décroche un sourire ultrabright au lourdeau qui vient l’encourager. Dernier petit détail, l’ambiance des vestiaires.
Dans les deux cas précédents y avait pas de vestiaires, il fallait venir en tenue.
Mais dans « le paradis du sport » le vestiaire et ses douches collectives sont de véritables pièces à vivre. J’ai beau être décontractée, rentrer dans le vestiaire et me trouver nez à seins (en gants de toilette), avec une bonne femme d’une soixantaine d’années à poil en train de téléphoner en faisant les 100 pas…j’ai un peu de mal.
Mon inscription au paradis du sport est récente mais j’avoue que je ne suis pas certaine d’y rester ; et oui, je m’éclate plus à courir sur l’herbe fraîche que sur un tapis qui bouge.
Bien sûr au début c’était loin d’être facile ; quand Je me suis mise en running (ah non pardon, à l’époque je parlais de footing que je faisais en jogging mais les temps ont changé et le running s’est émancipé et a maintenant ses magazines et ses multiples applications), donc je disais quand j’ai démarré le  « wwwwunnning », je pensais qu’une bonne paire  de tennis et un survêtement allaient faire l’affaire.  J’ai rapidement compris que le pied sollicité avait besoin de respirer et qu’une tenue adaptée pouvait générer davantage de légèreté dans la foulée (y compris le soutien-gorge ; exit le soutif distendu  si on veut pas avoir l’impression de ressembler à une vache au galop).
Une fois équipée, j’ai commencé à courir et surtout à souffrir ; mes premières performances n’allaient pas au-delà de 10 minutes et je rentrais à 4 pattes, soufflant comme une truie, rouge comme un poivron. Et puis à force d’y retourner régulièrement j’ai franchi plusieurs seuils, 4 km,  6 km, 10 km.
«10 km à courir mais tu dois te faire chier grave !!! Tu cours toute seule ou à plusieurs ?»
«Ah mais surtout toute seule !! C’est MON moment à MOI ! je pars avec MA musique et basta !»
Aaah  la musique, hyper important : y des titres qui boostent mais que j’aurais absolument pas envie d’écouter dans un autre contexte, et qui parait-il ne me ressemblent pas (The Prodigy, ACDC) ;  bref faut une grosse et bonne playlist à alimenter régulièrement. Et t’imagines même pas comme tu te sens détendue après ; une sorte de programme essorage de tout ce qui t'a gonflé les jours passés.
Le truc quand tu commences un footing, c’est de penser à tout sauf au fait que tu cours, que t’es fatigué(e)), que c’est peut-être pas le bon jour pour courir parce que t’es pas en forme : moi je pense à pleins d’trucs : à mon menu du soir (genre la meuf qui cuisine), à mon blog, j’fais des rangements dans mon cerveau.
En fait, le plus hard, c’est les 3 premiers km où t’as mal partout, t’as pas de souffle, t’en peux plus, tu comprends pas c’que tu fous là ; et puis « bim », tout à coup, tu l’as le second souffle, tu cours sans respirer comme une bisonne, tu te sens légère comme l’air et tout est plus facile, tellement facile que tu peux péter un record de km ; mais quand tu t’arrêtes aïe, là ça peut faire mal ; parce que y a tout qui r’tombe en bloc, parties en fumée les endorphines, tu dégoulines de partout, tu ressembles à Balasko qui sort de la salle de bain, chaussures de ski aux pieds.
Et puis y a aussi des séances où tu sais pas pourquoi, t’as pas la niaque, tu le sens pas ; le seuil des 3 km étant passé, t’es toujours pas au top ; pour peu que tu sois hypocondriaque, tu commences à avoir des palpitations, bein faut arrêter, ça veut dire que c’est un jour sans ou que la veille le vin était particulièrement bon…
Dans tous les cas, à ceux ou celles qui veulent essayer, c’est le moment de s’y mettre pour choper le virus parce qu’après  ce s’ra trop tard ; y aura trop d’bonnes raisons pour pas sortir une patte dehors rapport à la pluie, le vent, les jours sans jour, bref cette fameuse période de l’année que j’exècre plus que tout et qui me donne l’envie de…partir en courant.
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